Le tribunal des affaires de sécurité sociale (TASS) de Bourg-en-Bresse a reconnu coupable lundi la société Eurovia (filiale du groupe Vinci), qui était poursuivie pour «faute inexcusable» par la famille d'un ouvrier du bitume, décédé en 2008 d'un cancer de la peau. Le TASS «a pu trouver que la conjonction de projections, voire d'inhalations, du bitume avec les UV favorisait, soit le risque né des UV, soit le risque né du bitume». Le procès était intenté par la famille de l’ouvrier décédé, contre son employeur, la société Eurovia (groupe Vinci).
Au-delà de cette décision, qui pour s’imposer devra peut-être être confirmé en appel, l’affaire concerne la santé des ouvriers des travaux routiers, ces quelque 4.200 salariés directement exposés, 1.000 heures par an, aux fumées de bitume, émanations d’autant plus nocives que leur température est élevée. 3 millions de tonnes de bitume chaud sont répandues chaque année sur les routes de France. «Ces bitumes, résidus de distillation du pétrole, contiennent des substances toxiques, en particulier des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), dont certains sont cancérogènes», selon l'Institut National de Recherche et de Sécurité (Inrs). Les fumées de bitume peuvent provoquer des irritations des yeux et de la gorge, des nausées, des atteintes respiratoires (bronchite, emphysème, asthme) et peuvent être à l'origine de brûlures phototoxiques. Les HAP peuvent être par la suite à l'origine d'une cancérisation des zones brûlées, relève une documentation du Cisme (Centre interservices de médecine du travail en entreprise).
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