Ces médecins qui partent à l'assaut des mairies

Les douze villes tests du « Quotidien »

Publié le 04/02/2001

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MUNICIPALES 2001

Nantes :
Pari difficile pour le Pr Harousseau (UDF)

Face à un Jean-Marc Ayrault (PS) bien installé dans son fauteuil de maire depuis 1989, c'est encore un médecin que la droite unie a décidé d'envoyer à la bataille. Après le Dr Elisabeth Hubert (RPR), qui avait essuyé une sévère défaite en 1995, c'est donc le Pr Jean-Luc Harousseau (UDF) qui tentera cette fois sa chance. Vice-président du conseil régional des Pays de la Loire, président départemental de l'UDF, le Pr Harousseau est un hématologue de renom, chef du service d'hématologie clinique et d'oncologie pédiatrique du CHU de Nantes et professeur d'hématologie clinique à la faculté de Nantes. Ses chances de succès sont toutefois minces face au président du groupe socialiste de l'Assemblée, qui a été réélu en 1995 avec 58 % des voix.

Nanterre :
un troisième mandat pour Jacqueline Fraysse (PC)

Maire communiste de Nanterre depuis 1988, Jacqueline Fraysse, ancien médecin cardiologue, conduira la liste de la gauche plurielle et briguera ainsi son troisième mandat à la tête de cette municipalité de la banlieue parisienne. Député des Hauts-de-Seine de 1978 à 1986, sénateur entre 1986 et 1997 avant de revenir siéger à l'Assemblée nationale en 1997, Jacqueline Fraysse devra affronter Madeleine Maufrais (RPR), la candicate investie par l'Union de l'opposition.

Paris (13e) :
Duel de médecins pour succéder à Jacques Toubon (RPR)

Après avoir ravi en 1997 la 10e circonscription de Paris à Jacques Toubon, le Dr Serge Blisko, médecin généraliste de 51 ans, va tenter cette fois de conquérir la mairie du 13e arrondissement au profit de la gauche plurielle. Face à lui, Jacques Toubon a cédé, pour cause de mise en examen, la tête de liste de l'Union de l'opposition (UDF-RPR-DL) au Pr Françoise Forette, la célèbre gérontologue, chef de service à l'hôpital Broca. Un duel qui s'annonce extrêmement serré - l'arrondissement fait partie de ceux qui pourraient passer à gauche - et sera sans doute arbitré par les autres listes, dont celle du Dr Bertrand Robert qui se présente sous l'étiquette du Mouvement national républicain (MNR).

Saint-Maur-des-Fossés :
Le Pr Beaumont (UDF-dissident) ne veut pas raccrocher

Maire de Saint-Maur-des-Fossés depuis 1978, le Pr Jean-Louis Beaumont (UDF), 75 ans, a décidé de se représenter pour un cinquième mandat, bien qu'il n'ait pas obtenu l'investiture de son parti. Résultat : il devra affronter à la fois son ancien suppléant, Henri Plagnol, qui lui a déjà ravi son siège de député en 1997 à la tête de la liste UDF, et Bernard Vincens, qui conduit la liste RPR dans le cadre d'une primaire à droite. Face à cette bataille entre le maire sortant et ses dauphins, la liste du parti socialiste sera conduite par Marcel Haberstrau.

Nancy :
le Dr André Rossinot (UDF) menacé

Maire de Nancy depuis 1983, le Dr André Rossinot (UDF-Rad), médecin ORL, ancien ministre de la Fonction publique, président d'honneur du Parti radical, concourt pour un quatrième mandat à la tête de cette ville. C'est toutefois une bataille difficile qui l'attend, face à la gauche plurielle qui compte sur sa tête de liste, le socialiste Jean-Yves Le Déaut, un universitaire de 56 ans, député de Meurthe-et-Moselle depuis 1986 pour mettre fin à son règne. Le dernier sondage donne la gauche vainqueur au second tour avec 51 % des voix.

Dôle :
Rude bataille pour le Dr Dominique Voynet (Vert)

La ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, Dominique Voynet, ancien médecin anesthésiste-réanimateur, leader des Verts aura la partie rude pour conquérir la mairie de Dôle occupée depuis 1983 par un autre médecin, le Dr Gilbert Barbier (UDF). Ce chirurgien compte bien décrocher un quatrième mandat à la tête de cette municipalité de 26 000 habitants. Le dernier sondage publié par IFOP-« le Journal du Dimanche » lui donne d'ailleurs une longueur d'avance, avec 55 % des intentions de vote en cas de second tour contre 45 % à son adversaire.

Ajaccio :
Le Dr Marcangeli (DVD) favori

Récemment réélu à la faveur d'une élection municipale partielle, le Dr Marc Marcangeli (DVD-bonapartiste), président du conseil général de Corse-du-Sud, devrait, selon toute logique, retrouver son fauteuil de maire. Son principal challenger à droite, le libéral José Rossi ayant renoncé à se présenter, il a obtenu cette fois le soutien de l'union de l'opposition. Il devra toutefois compter avec la candidature du Dr Simon Renucci à la tête d'une liste de centre gauche. Considéré comme le candidat le plus dangereux pour le maire sortant, ce pédiatre, ancien président de l'Union régionale des médecins libéraux de Corse, ne comptait que 1 638 voix de retard sur son adversaire lors du dernier scrutin.

La Seyne-sur-Mer :
Le Dr Arthur Paecht (UDR) à la reconquête de la ville

Le Dr Arthur Paecht (UDF), ancien médecin des hôpitaux à Toulon, député du Var depuis 1978 et maire de Bandol jusqu'en 1995, a été choisi par l'Union de l'opposition pour tenter de reconquérir la mairie de la Seyne-sur-Mer, perdue en 1995 au profit du Parti communiste. Il devra affronter le maire sortant Maurice Paul (PC), dont la désignation comme tête de liste est cependant contestée au sein de son propre parti. Des divisons qui pourraient jouer en faveur du Dr Paecht.

Aix :
Le Dr Jean-François Picheral (PS) à nouveau en lice

Sénateur socialiste des Bouches-du-Rhône, ancien médecin radiologue, le Dr Jean-François Picheral, maire sortant, brigue un troisième mandat à la tête d'une municipalité pourtant traditionnellement acquise à la droite. Elu en 1989 à la faveur des divisions de cette dernière, le Dr Picheral a été réélu sans difficultés en 1995. Il pourrait à nouveau profiter de la désunion de l'opposition qui part à la bataille en ordre dispersé. Le RPR a investi Jean Chorro, propriétaire de cliniques privées qui devra affronter dans le cadre d'une primaire le candidat de l'UDF François-Xavier de Peretti.

Toulouse :
deux médecins à l'assaut de la ville rose

Maire de Lourdes depuis 1989, le Pr Philippe Douste-Blazy, président du groupe UDF à l'Assemblée nationale, ancien ministre de la Santé et de la Culture, a été adoubé par Dominique Baudis pour lui succéder à la tête de la ville rose. Il devra pour cela affronter un autre médecin, le Dr François Simon, généraliste en exercice, qui conduit la liste de la gauche plurielle. Quant au Dr Jean-Pascal Serbera, qui se présente sous l'étiquette du Mouvement national républicain (MNR) de Bruno Mégret, il compte bien jouer les trouble-fête dans ce duel attendu. Les sondages donnent Philippe Douste-Blazy vainqueur dans cette ville qui vote à gauche aux législatives et aux présidentielles mais n'a pas eu de maire de gauche depuis trente ans.

Brive-la-Gaillarde
le Dr Philippe Nauche (PS) tente sa chance

Elu député de Corrèze en 1997, le Dr Philippe Nauche (PS), médecin anesthésiste-réanimateur, responsable du SMUR de l'hôpital de Brive part à l'assaut de cette sous-préfecture de la Corrèze. Il aura fort à faire face au sénateur RPR, Bernard Murat, maire de la ville depuis 1995 qui conduit la liste de l'Union de l'opposition.

Vichy :
le Dr Claude Malhuret (UDF) part favori

Le Dr Claude Malhuret (UDF), ancien président de Médecins sans Frontières, secrétaire d'Etat des Droits de l'homme entre 1986 et 1988, se représente pour la troisième fois à Vichy dont il occupe le fauteuil de maire depuis 1989. Soutenu par l'Union de l'opposition, il devra toutefois se mesurer à une liste divers-droite emmenée par l'avocat Gilbert Collard et soutenue par le RPF. La gauche plurielle sera conduite, de son côté, par le député radical de gauche de l'Allier, Gérard Charasse.

Et aussi...

Parmi les autres médecins qui briguent des municipalités de plus de 20 000 habitants, on trouve du côté de la gauche le Dr Jean-Noël Fondere, maire sortant de Foix (Ariège), le Dr François Blanc, qui tentera d'emporter la mairie de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône), face à Christian Kert, le Dr Philippe Labeyrie, maire sortant de Mont-de-Marsan (Landes), le Dr Jérôme Cahuzac, à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), le Dr Jean-Claude Antonini, maire sortant d'Angers (Maine-et-Loire) et le Dr Pascal Buchet, maire sortant de Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine). Sous la bannière de l'Union de l'opposition, on trouve également le Dr Jean Léonetti (UDF) qui se représente à la mairie d'Antibes-Juan-les-Pins (Alpes-Maritimes), le Dr Jean-Jacques Delmas (UDF), maire sortant de Mende (Lozère), le Dr Jean-Marie Demange (RPR), maire sortant de Thionville (Moselle), ou encore le Dr Bernard Accoyer (RPR) à Annecy-le-Vieux (Haute-Savoie).
Enfin, on suivra avec attention le pari relevé par la ministre de l'Emploi et de la Solidarité, Elisabeth Guigou, qui va tenter d'arracher la mairie d'Avignon, actuellement aux mains de la RPR Marie-Josée Roig. Un duel qui s'annonce serré puisque, selon les derniers sondages, les deux listes arriveraient à égalité en cas de duel gauche-droite au second tour. Le Front national, qui recueille 11 % des voix dans les intentions de vote, pourrait toutefois jouer les arbitres. En cas de maintien au second tour, il favoriserait l'élection d'Elisabeth Guigou. Cette dernière a toutefois annoncé qu'en cas de victoire elle conserverait son portefeuille ministériel.