L E colloque « Au seul souci de voyager... » du Collège international du voyage était multidisciplinaire (anthropologues, sociologues, écrivains, philosophes, médecins, professionnels du voyage, journalistes spécialisés et voyageurs).
A côté du discours médical sur la prévention des risques, il ne faut pas oublier que le voyage peut être un facteur de santé et que les personnes âgées sont souvent considérablement améliorées, souligne l'organisateur, le Pr Maxime Armengaud (Société de médecine des voyages).
Particularité de ce colloque en trois temps (octobre, décembre, février) : des jurés venus de tous les horizons ont élaboré des recommandations à partir des communications présentées et des réponses à leurs questions. Tout d'abord, ont été abordés le sens du voyage et ses effets : travail sur soi et sur une vision du monde, idée d'aventure, de liberté retrouvée, désir d'avoir des connaissances culturelles, « déconnexion » revigorante du monde quotidien monotone, besoin de déplacement dans le temps et l'espace. Il y a eu des débats sur le voyageur solitaire et le voyageur de masse, sur l'éthique de l'être, sur la nécessité de respecter l'environnement et d'avoir une vigilance accrue face aux droits de l'homme.
La recherche de l'authenticité et les paysages naturels figurent parmi les préoccupations d'un nombre croissant de voyageurs. Aux yeux des jurés, une formation culturelle commune à tous ceux qui conseillent les voyageurs pourrait se concevoir. Si le tourisme est un secteur en croissance et les emplois nombreux et évolutifs, encore faut-il que la formation des acteurs soit adaptée pour que les voyages ne deviennent pas un produit de consommation appauvri et ne soient pas seulement organisés pour des raisons commerciales.
Informer les professionnels
Tout le monde est d'accord : le voyageur doit préparer son voyage, s'informer sur l'équipement nécessaire face aux risques environnementaux (grande chaleur, grand froid, altitude, serpents, eau, décalage horaire...) et sur les risques sanitaires. A ce propos, soulignons la nécessité d'une information plus mobilisatrice des professionnels et du grand public sur le paludisme, la fièvre jaune et d'autres maladies pouvant altérer durablement l'état de santé. En outre, il apparaît que les jeunes, souvent mal informés ou prenant facilement des risques, sont plus souvent concernés par des accidents graves au cours d'un voyage. Autre conseil concernant le souci de la sécurité personnelle : le voyageur allant dans un pays à risques a intérêt à être immatriculé au consulat, sachant que la diplomatie française dispose d'un réseau consulaire très étendu.
Le voyageur devrait chercher aussi les informations de type politique (pourra-t-on encore voyager innocemment ?) afin de ne pas tout ignorer de la vie du pays visité. Les sources d'information sur le voyage sont nombreuses et il est intéressant de les comparer : guides, journaux, catalogues des voyagistes, films, littérature, etc. Quant à l'avalanche d'informations sur les sites Internet, leur validité doit être soumise à la critique.
Enfin, il convient de rappeler que le voyage est actuellement considéré comme un moyen sérieux de réhabilitation psychique et sociale des personnes handicapées. Pourtant, des obstacles s'accumulent devant elles et l'organisation de leurs vacances reste un casse-tête.
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