« Je me serais suicidé sans cette petite fille. Mais je craignais tout de même la douleur physique. » Passer à l'acte n'est pas toujours facile, même si l'on est vraiment lassé de cette vie terrestre. C'est ce que raconte Le rêve d'un homme ridicule de Fedor Dostoievsky, qui passe actuellement au théâtre Poche Montparnasse (Paris). Plus encore, ce n'est pas qu'un suicide avorté, c'est un conte fantastique, une véritable expérience initiatique narrée par un célèbre auteur russe imprégné de mysticisme et de métaphysique.
L'acteur seul sur scène, Jean-Paul Sermadiras, rayonne dans une mise en scène épurée d'un banc unique et d'une bougie, mais magnifiée par la lumière. Il campe un homme esseulé, insomniaque depuis plusieurs jours, qui finit par s'endormir dans son fauteuil et rêver. Le personnage s'envole et rejoint une population mystérieuse, qui, même mortelle, n'a jamais été touchée par les malheurs ni par les sentiments de jalousie ou de haine. Du coup, très peu d'entre eux étaient malades. Ils étaient même si certains de la vie éternelle qu'ils n'ont pas eu l'idée de construire des temples. Même sans la science ils étaient heureux. Et ont même accueilli cet étranger à bras ouverts. Peu à peu ce dernier (le narrateur) va contaminer la planète : « Ils furent séduits par le mensonge, la sensualité et la jalousie. » Commencent alors la querelle et les reproches. « Ils connurent la douleur et eurent soif de souffrance. » Entre rêve éveillé et conscience endormie, cette expérience n'est pas qu'une révélation qui redonnera au personnage le goût de vivre. Ce texte sublime et simple résonne étrangement dans l'actualité bouleversante et violente de notre monde d'aujourd'hui, où l'Humanité a perdu tous ses repères. A découvrir.
Jusqu'au 27 février 2017. Durée : 1 heure. Représentations lundi à 19 heures, dimanche à 15 heures. Relâche exceptionnelle le 20 février 2017. Tarifs : De 10 euros (-26 ans) à 26 euros.
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