G ABRIEL BLANCHET a bien failli ne jamais exercer la médecine : c'est l'hermine qu'il se destinait à revêtir, à l'origine, quand il s'est inscrit après son bac en faculté de droit. « J'avais hésité un moment entre magistrature et médecine, confie-t-il, pour choisir finalement la première voie. Mais lorsque j'ai passé ma licence de droit, le regret de la carrière médicale m'a littéralement taraudé. »
Qu'à cela ne tienne, le juriste poursuivra son cursus, et jusqu'au plus haut niveau - passant un diplôme supérieur de droit public, puis une thèse d'Etat - mais, simultanément, il s'inscrira en médecine, et décrochera en 1961 l'agrégation en hygiène et santé publique.
Subsidiairement, Gabriel Blanchet, décidément insatiable boulimique de la multidisciplinarité, s'inscrit en sciences, obtient une thèse, et passe une licence de lettres.
« Le fait d'avoir des compétences à la fois en médecine et en droit, observe-t-il, m'a été précieux dans le domaine de la santé publique, où il faut pouvoir mixer des données médicales et des textes réglementaires nombreux. »
Cette capacité de lancer des passerelles entre les deux disciplines, le Pr Blanchet pourra encore la mettre en profit dans le rapprochement qu'a engagé son prédécesseur, Claude Sureau, avec les assises justice-santé (« le Quotidien » du 15 décembre 2000).
Autre terrain où le nouveau président entend intervenir prochainement, dans un domaine très juridique : la responsabilité médicale et l'indemnisation de l'aléa thérapeutique, sujet qui constitue de longue date une pierre d'achoppement entre le ministère de l'Economie et celui des Affaires sociales, dans le cadre de l'élaboration du projet de loi sur la modernisation du système de santé.
Un grand prix pour la recherche
Parmi d'autres priorités, le nouveau président entend créer, par ailleurs, un grand prix de l'Académie, qui récompensera un travail d'une qualité exceptionnelle, capable d'avoir un effet moteur sur la recherche médicale française. Le prix serait décerné sans que son auteur ait fait acte de candidature.
A noter, enfin, que Gabriel Blanchet a d'ores et déjà programmé une séance commune avec l'Académie des sciences et l'Académie des sciences médicales de Grande-Bretagne, qui sera consacrée à l'encéphalopathie spongiforme bovine, ainsi qu'une étude en association avec l'Académie des sciences sur le phénomène du vieillissement, avec le passage d'une société à deux ou trois générations à une société à quatre ou cinq générations.
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