L’USINE de production de Schering-Plough, près de Caen, fabrique et exporte des spécialités pharmaceutiques en cancérologie, infectiologie, dermatologie, allergologie et reste leader dans la distribution de produits de substitution aux opiacés. Ce site, créé en 1966, s’étend sur 20 000 m2. Il est situé à Hérouville-Saint-Clair, près de Caen.
Aujourd’hui, 20 millions d’unités sont conditionnées dans cette usine où la productivité augmente en moyenne de 27 % par an. En fabriquant jusqu’à 60 000 tubes par jour, l’usine s’oriente vers l’exportation et ses activités à l’international devraient encore s’intensifier.
Un quart de sa production est expédiée vers 53 pays différents parmi lesquels ceux du Maghreb, mais aussi le Japon, l’Argentine et l’Australie. Parmi les neuf sites que le laboratoire détient en Europe, l’usine établie dans le Calvados réalise à elle seule plus de la moitié de la production en France. Formes stériles, liquides, pâteuses ou sèches, l’activité est intense : 80 millions d’unités ; 225 millions de comprimés ; 13 millions de flacons de sirops, gouttes ou lotions ; 315 tonnes de crèmes et pommades y sont produits et conditionnés chaque année. Sur les 700 millions d’euros de chiffre d’affaires annoncés par les dirigeants du laboratoire en France, l’usine de Hérouville-Saint-Clair dégage pas moins de 400 millions d’euros. Localement, cette usine a créé 200 emplois au cours de ces deux dernières années. Une fierté plus qu’un objectif pour Gilles Picard, président de la filiale française du groupe américain, qui a réussi à «être compétitif et performant avec le savoir-faire local».
De quoi être sereins, d’autant que ces bons résultats concernent l’ensemble de l’entreprise, qui affiche respectivement une hausse de 33 % et de 25 % aux Etats-Unis et en Asie, de 14 % en France et enfin de 8 % au Japon.
Le problème des prix.
Tout en consacrant 20 % du chiffre d’affaires à la recherche et au développement, les dirigeants européens regrettent que cette activité soit réservée aux Etats-Unis. Francesco Granato, vice-président de Schering-Plough en Europe, souligne le dynamisme de la recherche clinique réalisée en France par rapport aux autres pays européens. «Avec plus de 50études en cours à l’heure actuelle, cette activité renforce la haute valeur ajoutée des nouveaux produits mis sur le marché ces deux dernières années par le laboratoire», confirme-t-il, avant de préciser que le récent développement de deux médicaments phares dans le traitement du cholestérol le rend particulièrement optimiste.
Cet Italien s’interroge cependant sur l’environnement de l’industrie pharmaceutique en France qu’il juge, plus qu’ailleurs, «peu valorisant pour les efforts destinés à améliorer continuellement la qualité». Ce qui préoccupe aussi manifestement Gilles Picard. Sans masquer sa satisfaction d’avoir gagné le pari du développement local de l’usine de Hérouville-Saint-Clair, l’homme reste prudent. Ses inquiétudes «sur la convergence des prix à la baisse qui peut, depuis cette année, toucher des produits toujours brevetés», lui font aussi regretter que «les économies faites sur les génériques ne soient pas toujours réinvesties dans la reconnaissance de l’innovation». Il s’interroge sur l’avenir de son entreprise et globalement sur le devenir de l’industrie pharmaceutique en France. «On nous met en danger, car la vision uniquement comptable reste du très court terme.» Dans ces conditions, il devient difficile de prendre des risques et de lancer de nouveaux investissements qui seraient pourtant possibles. «On attend des signes forts des politiques pour continuer à investir en France», insiste le président de Schering-Plough.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature