Aliment santé
Aujourd'hui, il n'est plus question de priver les enfants de certaines catégories d'aliments car des restrictions arbitraires trop strictes conduisent au mieux à un non-suivi des conseils, au pire à la survenue de troubles alimentaires.
Il est primordial que les parents soient bien informés et qu'ils expliquent à leurs enfants ce qu'est une alimentation équilibrée, avec quatre repas répartis au cours de la journée, en sachant dès le plus jeune âge qu'il faut se contenter d'une portion de biscuits et de gâteaux et éviter le grignotage, à savoir une consommation qui n'est pas motivée par la faim.
Un goûter, conçu comme un quatrième repas, est essentiel pour l'enfant de poids normal ou en surpoids. Il doit constituer 10 à 15 % des apports énergétiques quotidiens et se compose de produits céréaliers, d'un produit laitier apportant du calcium, d'un fruit pour son apport en vitamines et d'une boisson désaltérante (l'eau idéalement). Toutes les études chez l'enfant comme chez l'adulte montrent que le goûter ne contribue pas à augmenter l'indice de masse corporelle (IMC) et qu'il facilite l'équilibre alimentaire en augmentant l'apport de glucides, en diminuant l'apport de lipides et en répartissant l'apport énergétique total sur l'ensemble de la journée.
En ce qui concerne les adultes, citons l'étude NHAMES (7 000 Américains suivis pendant quinze ans), ou l'étude SUVIMAX (5 400 Français) : il en ressort que le goûter contribue à un IMC plus faible chez les femmes et ne fait pas grossir les hommes. De même, les deux études importantes chez l'enfant, l'étude INCA (290 enfants de 2 à 14 ans suivis de 1993 à 1994) et l'étude INSERM (100 enfants suivis à 2 ans, 6 ans et 10 ans) ont conclu à l'intérêt du goûter dans le cadre d'une alimentation équilibrée et variée : 95 % des enfants prennent un goûter qui représente 20 % en moyenne de l'apport énergétique total (réparti en 62 % de glucides, 30 % de lipides, 8 % de protéines) ; le goûter diminue le risque de grignotage et contribue à une alimentation comportant plus de glucides et moins de lipides, et le poids des adeptes réguliers du goûter est plus faible que celui des non-adeptes.
Outre la consommation raisonnable de biscuits et de gâteaux (les parents ne devraient pas laisser le paquet entier sur la table), il faut savoir adapter la composition du goûter (il existe trois familles de biscuits avec des profils nutritionnels différents) selon l'âge, le poids et l'activité de l'enfant. Les biscuits riches en glucides complexes (petits-beurre, biscuits sablés, goûters secs) sont recommandés chez les enfants entre 4 et 12 ans, alors que les biscuits et gâteaux riches en glucides simples (comme les biscuits confiturés, les gâteaux fourrés chocolatés et le pain d'épices) sont plutôt destinés aux enfants sportifs après l'effort et aux adolescents.
Même l'enfant en surpoids
Dans le cas particulier de l'enfant en surpoids, les quatre repas sont également conseillés, avec un goûter peu gras et un peu sucré, riche en glucides complexes, en minéraux et en vitamines. A titre d'exemple, il pourra prendre un goûter tradition (un verre de lait, une tranche de pain légèrement beurrée, une compote de pommes sans sucre ajouté), ou un goûter tonique avec trois biscuits secs, un yaourt légèrement sucré et une petite salade de fruits frais. L'objectif étant de limiter les excès en lipides et en sucre et d'inciter l'enfant à l'activité physique. Enfin, chez les adultes aussi l'habitude de goûter permet de répartir mieux l'apport énergétique total sur les autres repas (diminution au dîner).
Conférence de presse organisée par le Syndicat national de la biscuiterie française, avec la participation du Dr L. Plumey (Paris) et de Mme D. Poulain (Boulogne).
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