LE FRANÇAIS sanofi-aventis, quatrième laboratoire pharmaceutique français, et l’américain Bristol-Myers Squibb (BMS), au dixième rang dans le monde, qui a racheté il y a quelques années le français Upsa, seraient-ils sur le point de fusionner ? Les deux sociétés, qui ne veulent pas alimenter les rumeurs et favoriser les spéculations boursières, se refusent pour l’instant à toute déclaration. «Nous ne commentons pas ce type d’information», affirme un responsable du groupe français.
Il reste que la « rumeur » va bon train. Selon « la Lettre de l’Expansion », publication confidentielle destinée surtout aux chefs d’entreprise et au monde de la finance, «rien n’est encore fait, mais les deux entreprises sont d’accord pour réfléchir ensemble sur l’intérêt de l’opération».
Un accord de «préfusion aurait même éte signé», toujours selon « la Lettre de l’Expansion ».
Cependant, l’hypothèse laisse sceptiques un certain nombre d’analystes financiers qui rappellent que la réglementation boursière américaine oblige que soit rendu public tout accord de fusion, que celle-ci soit immédiate ou pas. Rien n’empêche, en revanche, notent les mêmes experts, que des préaccords confidentiels aient été conclus et soient divulgués plus tard lorsque les deux firmes se seront entendues.
L’union entre les deux groupes ferait en tout cas de cette nouvelle entité la première firme mondiale, avec un chiffre d’affaires potentiel supérieur à 50 milliards de dollars (39 milliards d’euros).
Les deux sociétés se connaissent bien, puisqu’elles commercialisent ensemble dans le monde, et notamment aux Etats-Unis, l’un des médicaments phares du groupe français, l’antithrombotique Plavix, deuxième spécialité vendue au monde. L’alliance avec BMS serait une aide particulièrement précieuse pour l’entrée du groupe français sur le marché américain où il n’est jamais facile pour une société européenne – et notamment française – de pénétrer.
La fusion permettrait donc à sanofi de s’implanter réellement aux Etats-Unis, et de profiter pleinement de l’expérience et de la force de BMS dans toute l’Amérique du Nord, premier marché mondial du médicament, alors même que les principaux pays européens, et particulièrement la France et l’Allemagne, subissent une stabilité, quand ce n’est pas une régression des ventes. Autre avantage potentiel pour sanofi : le portefeuille de produits en développement chez BMS, notamment en cancérologie et dans le domaine du système nerveux central (SNC).
Des données qui militent donc en faveur d’une fusion, mais le ticket d’entrée sera cher. Certains le fixent déjà entre 50 et 60 milliards de dollars, soit entre 30 et 46,8 milliards d’euros. Un prix très élevé, alors que l’avenir de l’ensemble de ce secteur d’activité s’annonce beaucoup moins lucratif qu’il n’a été.
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