LE PRÉSIDENT de MG-France a changé, pas la ligne politique ni le ton.
Pugnace, le Dr Martial Olivier-Koehret, qui a succédé à la mi-décembre à Pierre Costes à la tête du syndicat, après avoir été son bras droit pendant six ans, s’inscrit dans la stratégie de son prédécesseur d’opposition déterminée à la convention actuelle qui, juge-t-il, «ne marche pas».
Présentant ses voeux pour 2007, le patron du premier syndicat de médecins généralistes (31 % des voix dans ce collège aux élections aux Urml) a dressé un sombre tableau de la situation : «Casse organisée» de la médecine de ville, «déremboursements» en cascade , «contournement» du parcours de soins, «opacité» du système, installations en panne en médecine générale faute d’attractivité de la discipline, «écart tarifaire accru depuis deux ans» entre généralistes et spécialistes, médecins de famille «excédés» par les contraintes nouvelles («il suffit de lire “le Journal officiel” ») et «exténués» par leur charge de travail.
Les revendications du syndicat sont connues : investissement massif sur les soins primaires de proximité ; mise en place de la filière universitaire de médecine générale dotée des moyens nécessaires (dont un corps d’enseignants titulaires) ; égalité tarifaire (C = CS, mais aussi accès des généralistes aux majorations et à la nomenclature spécialisée) ; généralisation d’un forfait annuel C2 pour tous les patients ; allégement des contraintes.
Unité d’action.
Problème : comment se faire entendre hors de la convention, surtout lorsqu’on a été privé par la loi du droit d’opposition aux nouveaux avenants ?
Membre de l’ «intersyndicale majoritaire» dont il se veut le fer de lance(qui réunit également la FMF, Espace Généraliste et l’Union collégiale), MG-France a certes «proclamé» la médecine générale «spécialité à part entière» depuis le 1er janvier ; mais il n’a lancé aucun mot d’ordre précis pour parvenir à cet objectif.
La stratégie consiste à organiser avec ses partenaires des assemblées départementales «unitaires» où les médecins généralistesdécident eux-mêmes des «modes d’action» les plus appropriés pour se faire entendre et accéder aux revalorisations d’honoraires.
Le syndicat, de son côté, «soutiendra» les initiatives des départements. Lancer un mouvement de rébellion tarifaire ? Martial Olivier-Koehret n’exclut rien, mais explique qu’il faut en priorité informer les médecins pour «que les choses montent en puissance». En clair, MG-France espère que la mobilisation du terrain permettra de créer un rapport de forces qui ne pourra plus être ignoré par les pouvoirs publics.
L’opportunité de la campagne.
«Nous sommes prêts, maintenant ou plus tard, à nous engager dans la voie de la contractualisation», précise Martial Olivier-Koehret .
Avant d’ironiser sur les négociations actuelles qui se déroulent sans MG-France. «C’est le “Titanic”. L’orchestre joue pendant que le bateau coule.» Le second levier d’action est évidemment politique. MG-France «jouera tout son rôle» dans la campagne électorale qui va s’ouvrir. Au programme : colloques, participation au MEDEC (premier Salon de la médecine, mi-mars) et plate-forme de propositions précises à destination des candidats (le 22 mars).
Le sujet de l’accès aux soins «devra être central dans ce débat». En attendant, MG-France consulte à droite comme à gauche. «On est très oecuménique…», sourit le Dr Olivier-Koehret .
Avec ce voeu, toujours le même : «La nouvelle politique devra s’appuyer sur les représentants majoritaires.»
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature