Le combat pour la proximité

Publié le 14/01/2011
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Les médecins légistes du Gard et du Vaucluse, responsables de l’unité de médecine légale de la cour d’appel de Nîmes, ne décolèrent pas. Ce soir, ils assisteront à la disparition de leur service, créé en 1988. En vertu de la circulaire du 28 décembre, les autopsies du Gard sont détournées vers le CHU de Montpellier, celles du Vaucluse vers celui de Marseille.

« Nous effectuons, avec mon collègue le Dr Serge Giorgi, entre 150 et 170 autopsies par an, soit un nombre supérieur au seuil retenu, et nous allons disparaître par une décision de Paris prise sans la moindre concertation », avance Mounir Benslima, responsable de l’unité médico-légale. Pour lui, l’argument économique ne tient pas : « Le transport des corps sur de plus longues distances reviendra plus cher aux familles lorsqu’elles devront le rapatrier. » Le préjudice porté au travail des enquêteurs est également, selon lui, inestimable : « Nous ne savons pas qui fera les levées de corps, et le transport risque de détruire les indices. »

Au CHU de Montpellier, en revanche, le Pr Éric Baccino, chef du service de médecine légale, se réjouit, au nom de la cohérence organisationnelle, de cette réforme qui lui offre davantage de moyens. « Pour passer de 250 autopsies par an actuellement à 450 demain, je vais bénéficier de 8,5 praticiens hospitaliers temps plein au lieu de 2,5 ETP, et de 12 caissons réfrigérés supplémentaires. » Compréhensif à l’égard de l’unité de Nîmes, il espère pouvoir, grâce à ces nouveaux moyens, accueillir dans son service les médecins légistes des autres départements. Seul bémol : « Nous n’avons pas encore reçu les financements et nous ne pourrons être prêts que dans trois mois. »


Source : Le Quotidien du Médecin: 8885