Les bêta 2-adrénergiques en nébulisation sont des médicaments dont l'efficacité est reconnue. Ce sont des médicaments essentiels, utilisés largement en milieu hospitalier. Cependant, ce sont des médicaments de réserve hospitalière qui ne peuvent être prescrits que par des médecins hospitaliers. En effet, ils sont indiqués dans des formes très sévères qui théoriquement nécessiteraient une hospitalisation. En conséquence, les médecins généralistes ou spécialistes ne peuvent les prescrire en ville qu'en renouvellement d'une prescription hospitalière. Les patients doivent venir chercher leurs médicaments à la pharmacie des hôpitaux. Depuis l'année dernière, les médecins généralistes peuvent en avoir dans leur trousse d'urgence, mais s'ils les administrent, les patients ne peuvent pas être remboursés. A l'hôpital, ces médicaments sont de plus en plus utilisés. La quantité délivrée est en augmentation constante, mais des rétrocessions massives se font vers la ville avec les ordonnances hospitalières.
Les bêta 2-adrénergiques en nébulisation sont très efficaces pour les asthmes aigus graves ou les asthmes sévères. Sur les 1,5 million de patients asthmatiques, seul un petit pourcentage d'entre eux (quelques centaines, voire milliers de patients) en ont besoin de façon prolongée. Ils sont prescrits le plus souvent pour 1 à 3 jours. Les doses allant jusqu'à 5 mg, ils reçoivent de 20 à 25 fois plus de médicament qu'avec les aérosols. Ceci est d'autant plus intéressant que les patients très essoufflés ont du mal à prendre leur forme inhalée en spray. La nébulisation est une bonne voie d'administration pour une maladie des bronches. Dans l'asthme aigu grave, cette voie d'administration est supérieure à la voie intra-veineuse en termes d'efficacité et de tolérance. Les bêta 2-mimétiques en nébulisation sont également efficaces en traitement semi-chronique ou sub-aigu, chez un petit nombre de handicapés respiratoires qui ont des décompensations permanentes très fréquentes. Ils ont alors leur propre appareil de nébulisation, pris en charge par le TIPS. Cette prescription a l'avantage de diminuer le nombre d'hospitalisations des patients. Ils prennent alors leurs médicaments à la demande ou entre 2 à 6 fois par jour, par épisodes de plusieurs mois. Ce type de traitement constitue l'un des éléments du réseau de soins : le malade doit savoir quoi faire, comment manipuler son appareillage, et quelles sont les conditions dans lesquelles il doit téléphoner au 15 pour être ré-hospitalisé. Après un certain temps d'éducation, les patients arrivent à se prendre en charge eux-mêmes correctement.
Il existe des alternatives à la nébulisation : ce sont les chambres d'inhalation, qui permettent de prendre de manière itérative les bouffées de broncho-dilatateurs. Les Britanniques pensent que les résultats obtenus sont similaires. Des recommandations de bonne pratique de la nébulisation doivent prochainement paraître en Europe ; ce choix entre nébulisation et chambre d'inhalation délivrant de fortes doses reste conflictuel entre les différents pays Européens.
D'après un entretien avec le Pr Bertrand Dautzenberg, hôpital La Pitié-Salpétrière, Paris
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