Pour les besoins de l’étude CAPP2 (Colorectal Adenoma/carcinoma Prevention Programme), les chercheurs ont analysé les données de 861 patients atteints du syndrome de Lynch ou cancer colique non polyposique héréditaire. Ils étaient recrutés dans 43 centres pour un suivi de plus de 6 ans. Les volontaires ont été scindés en deux groupes, l’un de 427 personnes qui recevaient 600 mg d’aspirine et l’autre de 434 sous placebo.
Au terme de 55,7 mois de suivi, en moyenne, 48 des participants avaient déclaré 53 cancers colorectaux primaires. Ils se répartissaient en 18 (4 %) dans le groupe aspirine et 30 (7 %) sous placebo. Ce résultat a surpris les investigateurs, car lors d’une analyse en cours d’essai à 29 mois, en moyenne, il n’y avait aucune preuve d’une activité significative de l’aspirine. « Ce concept de chimioprévention retardée du cancer était apparent dans les études d’observation, au cours desquelles la protection par prise régulière d’aspirine prenait environ 10 ans pour se manifester », ajoutent les chercheurs.
L’analyse des résultats a été faite selon deux modes de calcul, en intention de traiter (IDT) et per protocole (PP). Les statistiques en IDT, prenant en compte le délai avant le premier cancer colorectal, montrent un rapport des risques de survenue de 0,63 par rapport au groupe placebo (réduction d’incidence de 63 %). L’analyse en PP, qui considère de nombreux événements primaires, donne un rapport des taux d’incidence de 0,56. Au cours de l’analyse à deux ans, ces chiffres étaient, respectivement, de 0,41 et 0,37.
La conclusion des auteurs est que, chez ces patients sujets génétiquement à déclarer de multiples cancers, « 600 mg d’aspirine quotidiens, pendant 25 mois en moyenne, réduisent substantiellement l’incidence de ce cancer au bout de 55,7 mois, en moyenne ».
Le prochain objectif des chercheurs s’appelle CAPP3, il visera à établir les doses et durées optimales du traitement préventif.
« Lancet », édition avancée en ligne, doi:10.1016/S0140-6736(11)61049-0.
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