ANTIQUITES
PAR FRANCOISE DEFLASSIEUX
Le nom de Cartier, depuis près d'un siècle, est associé au prestige de la grande joaillerie parisienne. Pourtant, du point de vue de la qualité des montures et des pierres, la maison de la rue de la Paix n'est en rien supérieure à ses voisines et concurrentes de la place Vendôme. C'est par la créativité qu'elle s'en distingue, et par la personnalité de Louis Cartier, responsable de la maison dans la première moitié du siècle.
Et aussi par la personnalité de certaines de ses clientes, comme la duchesse de Windsor, aussi fidèle que généreuse, dont Cartier créa quasiment toutes les pièces de l'abondant écrin dispersé aux enchères en 1987 par Sotheby's, à Genève.
La fameuse broche panthère qui ornait la couverture du catalogue trône d'ailleurs en vedette dans la courte exposition qui se tient cette semaine à la galerie Charpentier. La panthère aura comme voisins pacifiques les deux tigres en diamant jonquille, qui servaient de pendants d'oreilles à Barbara Hutton, et le collier Tutti-Frutti de Mrs Daisy Fellowes joue le rôle de 3e pièce star, en décalage avec ces félins pleins de carats.
Ces trois joyaux et la quarantaine de pièces qui complètent cette exposition représentent une petite partie de la collection « Art de Cartier », qui rassemble environ 1 200 pièces parmi les plus représentatives du style Cartier, et dont le morceau de gloire est une collection de diadèmes correspondant à autant de têtes couronnées ou découronnées.
Cartier a constitué pièce à pièce, par des rachats successifs, ce musée privé, mémoire de la maison, qui tourne aujourd'hui de par le monde pour des expositions et manifestations.
« L'Art de Cartier, splendeurs de la joaillerie ». Exposition : mardi 6 et mercredi 7 février. Conférence mercredi 7 à 19 h (sur réservation 10 h-18 h). Galerie Charpentier, 76, rue du Faubourg-Saint-Honoré, 75008 Paris.
Les cadeaux du Louvre
Les fêtes sont finies, place aux soldes. C'est le moment pour les prévoyants de préparer les cadeaux du prochain Noël et des anniversaires et mariages qui le précèdent. En venant choisir dans la grande braderie de la Boutique du Louvre ces bijoux, sculptures, gravures et céramiques, bien tentants mais dont le seul défaut est d'être un peu chers. Bradés également les livres d'art, les catalogues, les cédéroms, les vidéos, et jusqu'aux cartes postales.
Musée du Louvre, rotonde d'accès aux expositions. Du mercredi 7 au dimanche 11 février, 10 h-19 h (21 h 30, mercredi 7).
VENTES
Paris
Un hommage à Chagall sert d'entrée en matière à cette petite vente d' art moderne. On remarque surtout trois grandes aquarelles des années soixante-dix, sur les thèmes du clown, des musiciens, du mariage et de la maternité, estimées entre 100 000 et 200 000 F. Les quinze autres numéros sont de petits dessins à l'encre ou au pastel, et surtout des aquarelles originales pour des pages de faux-titres dédicacées, destinées à habiller des recueils de lithos ou de gravures, estimées 20 000/30 000 F.
Jeudi 8 février, 14 h 30, hôtel Drouot, salle 9, étude Binoche.
Neuilly
Le premier est archi-connu comme un très grand poète, le second s'est taillé une plus modeste réputation comme peintre et illustrateur. Et pourtant, c'est avec un dessin au lavis que Victor Hugo, bisaïeul de son arrière-petit-fils Jean, figure en tête de cette vente de livres. Cette « Goélette dans la tempête », destinée, pense-t-on, à illustrer les « Travailleurs de la mer », devrait s'adjuger autour de 50 000 F. Soit dix fois plus cher qu'une édition de luxe de 1889 de « Notre-Dame de Paris ». Quant à Jean Hugo, le peintre, c'est sur un livre que son nom figure dans cette vente, livre d'images, il est vrai, que ce recueil, plein de poésie, de vingt pochoirs composant le « Miroir magique » de 1927, tiré à 64 exemplaires sur vélin d'Arches et estimé 2 000-3 000 F. Dans le genre illustrations séduction, trois lots sont consacrés à « la Mésangère, journal des dames et des modes », véritable ancêtre de la presse féminine, qui parut pendant le premier tiers du XIXe siècle. Les trois sont incomplets, deux d'entre eux n'ont que des gravures, sans texte, le troisième va de 1819 à 1831, textes et gravures, mais avec de nombreux manques.
Mercredi 7 février, 14 h, 164 bis, av. Charles-de-Gaulle, étude Aguttes.
Louveciennes
Simone Herman fut, avant la guerre, l'élève et l'amie de Fernand Léger. De leur liaison de dix années il reste des lettres et une compostion à quatre mains « A la poulie et aux deux nuages », grande toile en assez piètre état, et un dessin à l'encre curieusement titré « le Baiser, Simon et Fernande ». Cette vente fleuve de trois jours comporte aussi deux études de nymphéas de Monet, un sous-bois de Gustave Loiseau, des sculptures de Léon Leyritz, Chana Orloff et Carpeaux. Côté mobilier, en revanche, le buffet deux corps de style Louis XIII s'accorde assez mal avec la table de salle à manger très « design » de Charlotte Perriand. Mais sans doute ces deux meubles ne se trouvaient pas dans la même pièce de la grande propriété, à vendre, elle aussi, où se fera la vente.
Samedi 3, dimanche 4, lundi 5 février, 14 h 30, 24, route de Versailles, étude Faure et Rey.
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