Une étude dans des tumeurs pulmonaires

L'ablation par radiofréquence améliore la survie

Publié le 19/03/2008
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L'ABLATION par radiofréquence, qui est un moyen de destruction des cellules tumorales par la chaleur, a permis d'améliorer le délai de survie de patients inopérables porteurs de tumeurs pulmonaires, primitives ou métastatiques, selon une étude présentée au 33e Congrès de la Society of Interventional Radiology américain par Thierry de Baere (chef du service de radiologie interventionnelle à l'institut Gustave-Roussy, Villejuif).

Il rapporte des résultats obtenus chez 244 patients ainsi traités, qui souffraient soit d'une métastase pulmonaire (n = 195), soit d'un cancer pulmonaire non à petites cellules (CPNPC) (n = 49). A deux ans, on constate que 70 % des patients sont toujours en vie : 72 % de ceux traités pour métastase et 64 % de ceux traités pour une tumeur primitive.

Ces résultats sont similaires à ceux enregistrés dans d'autres études avec la chirurgie. Seulement l'ablation par radiofréquence est un traitement moins invasif, avec des effets secondaires réduits et un temps de récupération plus court.

Détruire complètement une tumeur primitive.

Les chercheurs indiquent que la radiofréquence permet souvent de détruire complètement une tumeur primitive.

Un suivi par imagerie a été réalisé. Chez les 49 patients (âgés de 27 à 85 ans) porteurs d'un CPNPC primitif et traités par radiofréquence, on observe à un an que 77 % d'entre eux n'ont plus de tumeur viable.

L'étude a été réalisée sur des tumeurs de 4 cm de diamètre au maximum. Les résultats les meilleurs sont rapportés pour les tumeurs de moins de 2 cm.

Dans la pratique, les deux tiers des patients chez qui un diagnostic de CPNPC est posé sont inopérables. La médiane de survie est, chez eux, inférieure à un an.

Une partie d'entre eux est éligible pour une procédure d'ablation par radiofréquence. «Au moyen de ce traitement, 70% de mes patients ont gagné deux années supplémentaires au minimum. Cette nouvelle option thérapeutique nous a permis de traiter des personnes pour qui, historiquement, nous n'avions que des options palliatives (chimiothérapie ou radiothérapie)», a commenté Thierry de Baere.

Des études se poursuivent, notamment pour savoir si une autre fraction des patients chez qui habituellement la chirurgie est indiquée pourrait ressortir dès l'ablation par radiofréquence.

A ce jour, seuls les radiologistes interventionnels ont l'habileté nécessaire pour appliquer le traitement par radiofréquence. Entre autres intérêts, cette thérapeutique altère peu l'état général du patient, préserve la fonction respiratoire, raccourcit le séjour à l'hôpital et il peut être réitéré.

> Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8336