La parution du livre « Char-les de La Fosse (1636-1716). Le maître des Modernes » est un événement.
Par la qualité de l’ouvrage (il est le fruit d’un doctorat en histoire de l’art de Clémentine Gustin-Gomez), deux volumes sous coffret, une monographie et un catalogue raisonné dont on apprécie l’exceptionnelle dimension des reproductions, illustrés de plus de 600 photographies en couleurs.
Un événement aussi par le propos de l’ouvrage qui contribue à la réhabilitation de ce peintre qui, entre Charles Le Brun dont il fut l’élève et Antoine Watteau dont il fut le protecteur, se révèle être l’artiste clé pour comprendre le changement du coût français sous le règne de Louis XIV.
Influencé par Rubens et les Vénitiens, il a en effet assuré, dans la querelle du coloris, la victoire de la couleur face aux tenants de la tradition de Poussin fondée sur la primauté du dessin ; «la victoire de la sensualité sur le concept», ainsi que s’est plu à simplifier Madame Gustin-Gomez. Après avoir connu tous les honneurs pendant sa vie, il est cependant tombé dans un semi-oubli à la fin du XVIIIe siècle. Et ce malgré l’oeuvre riche et prolifique qu’il a laissée.
Sans conteste le plus grand décorateur de la fin du XVIIe siècle, on peut admirer sa palette à l’église de l’Assomption de la Vierge à Paris, au Dôme des Invalides, dans les Grands Appartements et à la Chapelle royale de Versailles ; mais aussi dans nombre d’hôtels particuliers parisiens, notamment celui du banquier Pierre Crozat ou le Palais de Montagu House à Londres. Quant à ses oeuvres, elles sont aussi bien au musée du Louvre (« Moïse sauvé des eaux ») ou au musée des Beaux-Arts de Nantes (« Vénus demande des armes à Vulcain pour Enée ») qu’en Russie, au musée Pouchkine et au musée de l’Ermitage.
On ne peut que souhaiter que ce splendide livre d’art – la première monographie aussi luxueuse d’un peintre ancien – ouvre la voie à d’autres réalisations de cette qualité ; pour s’en tenir au XVIIe siècle, il n’existe par exemple de monographie ni sur Simon Vouet ni sur Charles Le Brun...
« Charles de La Fosse (1636-1716). Le maître des Modernes », de Clémentine Gustin-Gomez, préface de Marc Fumaroli de l’Académie française, éditions Faton, deux volumes de 300 et 352 pages sous coffret, 235 euros (195 euros jusqu’au 31 janvier). L’ouvrage est en vente en ligne sur www.faton.fr et autres sites consacrés aux livres.
DR
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