En pratique, l’étude a évalué la faisabilité et le bénéfice apporté par l’utilisation de la télémédecine en diabétologie pédiatrique ambulatoire. Un professionnel de santé avait une vision en temps réel des données de la mesure continue du glucose (MCG) et pouvait ajuster le traitement.
Un système supervisé 24 heures sur 24
L’étude était ouverte et prospective sur 6 mois. Elle a comparé 30 enfants, utilisant la MCG interprétée lors de visites régulières en analyse rétrospective, et 30 autres, utilisant la MCG et un système de télémédecine avec supervision constante par un professionnel de santé. Tous les enfants avaient un diabète de type 1 évoluant depuis plus d’un an et étaient traités par un schéma basal–bolus depuis au moins 6 mois. Le système de MCG utilisé était un Dexcom G4 Platinum. Toutes les familles étaient formées à l’utilisation clinique des données de la MCG. Dans le groupe télémédecine, le professionnel de santé était responsable 24 heures sur 24 de la supervision du tracé pour intervenir en cas de pic hyperglycémique majeur et pour la détection de profils hypo/hyper, en sachant qu’il existait des alarmes visuelles et sonores…
Les deux groupes étaient comparables (50 % de filles, valeurs moyennes : âge à 7,5 ans, durée du diabète d’environ 2,2 ans, IMC à environ 16,2 kg/m2, HbA1c à 7,8 %. Seule la dose d’insuline était légèrement inférieure dans le groupe télémédecine (16,9 versus 17,6 unités).
Une baisse de l’HbA1c
À 6 mois, l’HbA1c (critère principal) avait diminué de -0,89 % dans le groupe télémédecine versus -0,54 % dans le groupe MCG seul (p < 0,01) aboutissant à une HbA1c à 6,93 % dans le groupe télémédecine versus 7,23 % dans le groupe MCG seule. Le temps passé en euglycémie (80-180 mg/dl) était de 78 % à 6 mois dans le groupe télémédecine versus 70,1 % dans le groupe MCG seule (p < 0,001). Aucune augmentation des hypoglycémies n’était observée puisque le temps passé en hypoglycémie était de 5 % dans le groupe télémédecine versus 9 % dans le groupe MCG seule. La dose d’insuline a en revanche nettement augmenté dans le groupe télémédecine : 19,4 unités versus 18,6 unités (p = 0,05). La variabilité glycémique s’est améliorée dans les deux groupes sans différence significative entre les groupes.
La télémédecine a donc aidé les jeunes patients qui se sentaient plus en confiance mais également plus surveillés par un effet « Big Brother ». Reste à savoir si un tel dispositif peut être maintenu dans le temps : la boucle fermée doit être particulièrement attendue par les professionnels de santé responsables de cette surveillance rapprochée…
D’après la présentation du Dr Mihaela Vlaiculescu (Roumanie)
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