Une célèbre pastille, une étoffe à carreaux portée par les plus belles filles des années 1950, taille de guêpe et jupons amidonnés, un petit air vintage qui nous revient comme une mélodie oubliée… Le nom de Vichy est connoté d’images et d’histoire, pour le meilleur et pour le pire.
Retrouvons le meilleur, au goût inimitable, celui de la pastille qui fond doucement sur la langue. Son épopée commence en 1825, quand le chimiste Joseph Darcet et le pharmacien vichyssois Batillat mettent au point la recette des premiers bonbons d’abord ovales puis octogonaux dont la saveur indéfinissable –un vrai secret de fabrication- séduit aussitôt l’impératrice Eugénie. De leur parfum émane les beaux souvenirs de « La Reine des Villes d’Eaux » qui connut ses heures de gloire à La Belle Epoque.
Douze sources chaudes et froides jaillissent à Vichy, chacune ayant sa propre composition et ses vertus. L’une d’elles, Les Célestins, s’offre en dégustation dans le ravissant pavillon éponyme, au creux d’une charmante rocaille. Elles sont utilisées en cure de boisson ou pour les soins à base de boue thermale. Cette dernière, le péloïde, est issue de processus chimiques et biologiques liés à une lente maturation d’algues bleues qui se développent à la surface de l’argile blanche lorsqu’elle est irriguée pendant un mois par les sources minérales.
Appréciée depuis l’Antiquité, la cure thermale à Vichy doit son prestige à l’initiative de Napoléon III qui fait de la station « sa » ville d’eau. Le cadre naturel en bordure de l’Allier, est un écrin de verdure qui déploie aujourd’hui ses 25 hectares comme une bulle de chlorophylle et d’oxygène. La fréquentation impériale est à l’origine du développement d’un patrimoine architectural que le curiste du XXIe siècle découvre parfois avec surprise, et toujours avec ravissement. L’éclectisme des styles offre un vrai voyage dans le temps et dans l’espace, et Vichy ne ménage pas ses effets d’exotisme. Il fait bon flâner dans le parc près du Hall des Sources, sous la galerie de ferronnerie Art Déco signée d’Emile Robert, en se dirigeant vers le spectaculaire Dôme de style mauresque, coiffé de céramiques vernissées étincelantes sous le soleil, avant de découvrir dans le hall des Grands Thermes, les fresques symbolistes du peintre Alphonse Osbert.
Thermalisme côté cour et côté jardin
A la fin du XIXe siècle, I’aristocratie de la « vieille Europe » et du Proche Orient, les célébrités du monde de l’art, des lettres, du spectacle, font de Vichy le rendez-vous du Gotha et la petite ville de province s’enrichit de chalets impériaux, de cottages agrémentés de bow-windows, et autres hébergements de prestige. En 1865, Charles Badger construit le somptueux Casino orné de fières cariatides sculptées par Carrier-Belleuse et d’une éblouissante marquise. L’intérieur agrandi ultérieurement, ne déçoit pas : il ne faut en aucun cas manquer d’assister à une représentation à l’Opéra, joyau exceptionnel de l’Art Nouveau décoré par Léon Rudnicki sur fond d’or et d’ivoire. Il est incontournable de prolonger la soirée à la Brasserie du Casino où, dans une ambiance animée, public et artistes se retrouvent pour le souper.
Si la station thermale a su s’adapter au développement démocratique du thermalisme, elle n’en a pas pour autant oublié son emblème : le palace où se pressaient les « people » de l’époque. De nos jours, le Vichy Spa Hôtel Les Célestins leur emboîte le pas. Au temps des Années Folles, ils avaient pour nom l’Aletti, le Carlton, le Majestic… Aujourd’hui transformés en habitations privées, ils ont gardé l’architecture majestueuse de leur passé.
Sait-on que Vichy est aussi la ville natale de l’écrivain Valéry Larbaud et du célèbre grand reporter Albert Londres dont on réhabilite la demeure ?
Les environs réservent également quelques belles balades. Nombre de petits villages méritent une escapade, et notamment la Montagne Bourbonnaise où artistes, artisans et musées consacrés à la vie d’autrefois, aux activités rurales et agricoles disparues, ont élu domicile. Au retour, la station thermale ménage une nouvelle surprise : un dîner à la terrasse de La Table de Marlène, -l’une des meilleures adresses- posée à fleur d’eau sur le Lac d’Allier. D’un côté ses cottages alignés comme en front de mer le long des embarcations de plaisance, et de l’autre le Golf et l’hippodrome, Vichy, au pied du Massif Central, prend des allures de station balnéaire en bord d’Océan !
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