GRACE au dépistage, les patients atteints d’un cancer de la prostate sont pris en charge à des stades plus précoces, avec des tumeurs de moindre volume. Pourtant, l’histologie, après la prostatectomie radicale, montre dans 38 à 52 % des cas, un stade tumoral déjà avancé. Ce qui a conduit l’équipe américaine de Ian M. Thompson (Texas) à tenter de déterminer l’intérêt d’une radiothérapie locale dans les suites opératoires. Complément thérapeutique dont l’apport était mal établi jusqu’à présent.
Leur étude fournit des résultats mitigés. Si la radiothérapie n’influe pas significativement sur la survie sans métastase et sur la survie globale, elle réduit le risque de réascension du PSA et de rechute.
Un suivi de 10,6 ans.
L’étude randomisée et prospective a été menée d’août 1988 à janvier 1997 auprès de 425 patients ayant subi une prostatectomie radicale. La pièce opératoire était au stade pT3 N0 M0 (franchissement de la capsule prostatique). Parmi eux, 214 ont reçu une irradiation externe de la fosse prostatique (de 60 à 64 Gy) et 211 ont bénéficié d’une surveillance classique.
Au terme d’un suivi de 10,6 ans (de 9,2 à 12,7 ans), des métastases ou le décès sont survenus chez 76 (35,5 %) des 214 sujets après radiothérapie (survie médiane sans métastase : 14,7 ans). Ils étaient 91 (43,1 %) parmi les 211 hommes du groupe sous simple observation (survie médiane sans métastase : 13,2 ans), soit un risque relatif à 0,75 (p = 0,06).
En ce qui concerne la survie globale, pas de différence significative entre les deux groupes, avec 71 décès et une survie médiane de 14,7 ans après radiothérapie, contre 83 décès et 13,8 ans (risque relatif : 0,80, p = 0,16).
Il en est allé différemment pour la réascension de PSA. L’intervalle libre médian était de 10,3 ans après irradiation, contre 3,1 (risque relatif : 0,43, p < 0,001). Quant à la rechute de l’affection, elle est survenue au bout d’une médiane de 13,8 ans après radiothérapie, contre 9,9 ans (risque relatif : 0,62, p = 0,001).
La radiothérapie a été responsable d’effets indésirables dans 23,8 % des cas (rectaux, sténoses urétrales, incontinence urinaire totale). Complications qui sont survenues chez 11,9 % des sujets en observation (aucune pathologie rectale).
« Jama », 2006 ; 296 : 2329-2335.
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