L 'ENDOSCOPIE réelle par imagerie fait appel à l'imagerie par résonance magnétique en utilisant un capteur endocavitaire. Ce capteur réalise une microantenne de surface miniaturisée connectée sur l'entrée de l'IRM comme une antenne de surface classique.
La résolution est égale ou légèrement supérieure à l'endoscopie optique, mais cette technique ajoute la possibilité de voir les tissus, la profondeur pariétale et non pas uniquement les contours endoluminaux. Enfin, l'endoscopie réelle par imagerie aide à l'élaboration d'une biopsie « virtuelle » par spectroscopie, en déterminant la zone à biopsier à la pince.
« Switch » sur l'antenne endo-cavitaire
Le patient est installé dans l'IRM. L'ensemble de la zone à analyser est d'abord visualisé par une antenne de surface classique (par exemple abdominale), puis par endoscopie, surveillée, en temps réel, par l'examen classique. Une fois l'endoscope bien positionné, on « switch » la machine sur l'antenne endo-cavitaire, qui fournit des images en temps quasi réel.
Les examens sont réalisés sur IRM General Electric Medical Systems, avec antenne endocavitaire de la société Surgi-Vision.
L'objectif de cette endoscopie réelle est d'obtenir une résolution spatiale de plus en plus fine (de l'ordre de 50 à 70 µm), d'explorer non pas uniquement le contenu endocavitaire, mais aussi la profondeur de la paroi et les tissus avoisinants, de servir de bilan préthérapeutique, notamment comme moyen de positionnement et de contrôle, et de permettre une imagerie complémentaire à l'étude anatomique, c'est-à-dire avant tout métabolique et fonctionnelle. La finalité de cette technique est ainsi la précocité diagnostique, en permettant plusieurs modalités d'évaluation au cours de la même investigation, avec la possibilité de prélèvements biopsiques dirigés.
Les applications potentielles de cette méthode sont encore à l'étude. Elles sont multiples, couvrant des domaines à la fois diagnostiques et thérapeutiques.
Ainsi, potentiellement, dans la pathologie non vasculaire, l'endoscopie réelle par imagerie pourrait s'étendre sur le plan diagnostique à l'imagerie et au cancer de l'sophage, à l'imagerie de l'urètre et gynécologique, aux investigations rachidiennes, aux cancers mammaire, rectal, prostatique, hépatique. Sur le plan thérapeutique, elle pourrait contribuer au traitement du cancer de l'sophage, au traitement de l'incontinence, à la chirurgie rachidienne non invasive, à l'ablation thermique des cancers rectal et prostatique, au bilan de positionnement radiothérapique du cancer de la prostate et à l'ablation thermique du cancer hépatique.
Des applications potentielles sont envisageables aussi dans le domaine vasculaire. D'un point de vue diagnostique, elle pourrait contribuer à l'imagerie des plaques aortiques par voie transsophagienne, à l'étude des plaques et des parois coronaires et vasculaires périphériques, à l'évaluation de l'obstruction et de la sténose vasculaire. Angioplastie, aide à la mise en place des stents et thérapie génique pourraient constituer sa contribution à la thérapeutique.
Actuellement, les expérimentateurs envisagent, de manière multicentrique, une évaluation clinique de cette technique dans tous ses domaines d'application.
Les limites pourraient être constituées par le coût, au stade du développement actuel de cette modalité.
* IRM Hartmann, Neuilly-sur-Seine.
** Service d'oncologie médicale de la Pitié-Salpêtrière, Paris.
*** Service de chirurgie, centre Raymond-Garcin, Paris.
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