S EPT cas à l'hôpital flambant neuf Georges-Pompidou à Paris, des cas à l'hôpital psychiatrique d'Allones, près du Mans, et au centre hospitalier de Dinan : pour ne parler que des cas hospitaliers les plus récents, la légionellose est une préoccupation grandissante. Un bilan pour 1999 réalisé par l'Institut de veille sanitaire et publié dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire »* confirme l'augmentation du nombre de cas.
Maladie à déclaration obligatoire, la légionellose est confirmée lorsqu'on se trouve en présence d'une pneumopathie associée à l'isolement de la Legionella dans un prélèvement clinique ou à l'augmentation du titre d'anticorps (x4) avec un deuxième titre minimal de 128, ou à la présence d'antigène soluble urinaire ou encore à une immunofluorescence directe positive ; on parle de cas possible en cas de pneumopathie associée à un titre d'anticorps élevé (égal ou supérieur à 256).
En 1999, 440 cas ont été déclarés (contre 381 en 1998 et 206 en 1997). La moitié des cas ont été diagnostiqués par détection de l'antigène urinaire : sensible (83 % pour Legionella pneumophila sérogroupe 1), spécifique (99 %) et facile à utiliser, il permet d'instituer rapidement un traitement, ce qui est essentiel lorsque que l'on sait que le taux de létalité (à la date de la déclaration) est de 21 % et que plus de la moitié des décès sont survenus dans les deux semaines après les premiers signes.
Facteurs favorisants
Dans 68 % des cas, un ou plusieurs facteurs favorisants ont été retrouvés : cancer ou hémopathie (16 %), traitement par corticoïdes ou autres traitements immunosuppresseurs (7 %), diabète (9 %), tabagisme (41 %). Une exposition à risque dans les dix jours précédant le début de la maladie est rapportée pour 46 % des malades : séjour dans un hôpital ou une clinique (17 %), dans un hôtel ou un camping ou sur un bateau de croisière (10 %), dans un établissement thermal (1 %) ou dans un autre établissement de santé (1 %). Cinq cas concernaient des routiers, ce qui conduit à s'interroger sur les douches des aires d'autoroute ou des stations-service, dont les températures pourraient être insuffisantes pour contrôler la multiplication des légionelles.
La hausse observée depuis 1997 est sans doute liée à l'amélioration des méthodes diagnostiques et à une meilleure connaissance de la maladie mais, selon l'étude, « on ne peut exclure formellement une augmentation réelle du nombre de cas ». Quoi qu'il en soit, en matière d'incidence, la France, avec 0,73 cas pour 100 000 habitants, reste dans la moyenne européenne (0,54).
* C. Campese et B. Decludt, « BEH » n° 52/2000.
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