La pandémie grippale de 2009 pourrait avoir fait 15 fois plus de morts que les chiffres avancés jusqu'à présent selon une étude publiée mardi dans "The Lancet infectious diseases". Alors que l'OMS faisait état jusqu'à présent de 18 500 décès imputables au H1N1 entre avril 2009 et août 2010, ce travail avance une fourchette comprise entre 151 700 et 575 400 victimes.
« Je ne suis pas étonné de ces résultats commente le Pr Antoine Flahault. La mortalité « en direct » rapportée par l’OMS n’était qu’un reflet très sous-estimé de la mortalité réelle car tous les décès attribuables au H1N1 n’ont pas été testés et rapportés, surtout dans les pays en développement et les pays émergents. Si l’on cumule l’information produite par ce nouveau papier avec le fait que le nombre d’années de vie perdues est aussi à multiplier par 3 ou 4 par rapport à la mortalité liée à la grippe saisonnière en raison du plus grand nombre de décès avant l’âge de 64 ans, l’impact mortifère de la pandémie 2009 a été loin d’être négligeable ».
Pour le directeur de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique, ce travail souligne le lourd tribut payé au H1N1, faute de mesures de prévention et de soins adaptés, par l’Afrique et l’Asie « où il semble que la surmortalité ait été particulièrement élevée et non remarquée » .
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