La santé en librairie
LA POPULATION compterait 13 % de gauchers avérés, six garçons pour quatre filles. Tous les gauchers ne vivent pas leur particularité comme un handicap et ne connaissent pas bien sûr de difficultés particulières. Le Dr Galobardès distingue d’ailleurs trois types de gauchers : les gauchers heureux, les gauchers contrariés depuis l’enfance qui sont par force devenus droitiers et ceux, beaucoup plus gênés, qui n’ont pas réussi à opter pour une latéralisation. Ces maux latéralisés sont, explique-t-il, «ceux qui souffrent le plus et expriment des troubles de l’adaptation à notre monde de logistique droitière», sous la forme de troubles de l’apprentissage (lenteur, voire dyslexie), de troubles anxieux, de bégaiement.
Adapter les apprentissages.
D’où l’intérêt de repérer tôt la latéralité d’un enfant, droitier ou gaucher : par son comportement spontané et manifeste, par son tonus de base et par le sens de sa spirale d’implantation capillaire (lévogyre, dextrogyre ou double), écrit l’auteur, qui préconise un contrôle de la latéralité par un examen psychomoteur spécialisé chez tout enfant en difficulté scolaire. Et il souligne la nécessité de proposer une adaptation des apprentissages et de la pédagogie : un enfant gaucher, dit-il, est par exemple beaucoup plus réceptif à la démonstration qu’à l’explication.
Ce militant et protecteur de la minorité gauchère rappelle le caractère principalement génétique de la latéralisation et le fait que le gaucher n’est pas un droitier inversé mais possède son propre fonctionnement cérébral. «Nous n’avons rencontré aucun gaucher satisfait d’avoir été contrarié au prétendu profit d’une latéralisation droite. C’est pourquoi les parents doivent être vigilants durant la période d’apprentissage de l’écriture et de la lecture», affirme-t-il. Cette caractéristique n’a bien sûr pas seulement des inconvénients : si tous les gauchers ne peuvent égaler Léonard de Vinci, cette particularité les avantage, semble-t-il, dans les sports exigeant une grande rapidité d’exécution gestuelle et un sens spatial plus aigu (ping-pong, badminton). Tout est donc affaire d’observation et d’adaptation à la latéralisation de l’enfant, de façon à lui donner les meilleures chances de se développer. Les musiciens gauchers sont encore plus virtuoses lorsque leurs instruments sont adaptés à leur latéralisation.
L’ouvrage est émaillé de témoignages de gauchers plus ou moins heureux, de parents de gauchers et d’histoires dont l’heureux dénouement a tenu à la découverte et à la reconnaissance de la véritable latéralisation des protagonistes.
Dr Michel Galobardès, « Gauchères, gauchers et parents … Ce que vous devez savoir », Riv’gauche Distribution (23, avenue Thiers, 19100 Brive), 217 pages, 23 euros.
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