L 'EFFET favorable de l'activité physique est en soi bien établi, mais le bénéfice est difficile à évaluer en fonction du type d'activité. En suivant 2 143 hommes et 2 631 femmes, âgés de 45 à 74 ans, exempts d'ostéoporose et n'ayant été victimes d'aucune fracture récente, il a été possible d'apprécier le bénéfice lié aux activités physiques génératrices d'impacts au niveau du squelette.
Quatre catégories ont été définies a priori : les activités « sans impact », telle que la natation, la pratique de la musique ou la pêche à la ligne, les activités à « faible impact », du vélo à l'aviron, en passant par l'équitation, les activités « à impact modéré », qui comportent aussi bien les arts martiaux (quoique...), le ski ou la marche à pied, que le cricket, enfin, les activités « à fort impact », principalement les sports collectifs avec ballon, le jogging, le tennis et le badminton, enfin, l'aérobic pratiqué sur le mode viril.
Des ultrasons au niveau du calcaneum
La densité osseuse, mesurée par ultrasons au niveau du calcaneum, a pu être significativement corrélée à la pratique d'une activité « à fort impact ». Chez les hommes, la corrélation évolue linéairement avec la durée hebdomadaire de l'activité, avec une atténuation du signal de 2,97 dB/MHz/heure/semaine. Chez les femmes, s'il existe bien une association entre densité osseuse et activité « à fort impact », aucune relation dose-effet n'a pu être dégagée. En revanche, chez les femmes, toujours, une association a pu être mise en évidence entre densité osseuse et nombre d'étages montés chaque jour par l'escalier, ainsi qu'une relation, inverse cette fois, avec le temps passé devant la télévision. On note que la pratique de l'escalier ou du canapé ont des effets indépendants de ceux d'une activité « à fort impact » : ce sont donc des facteurs en soi de protection ou de risque.
Un retard de quatre années
On retiendra donc l'effet probablement non nul, mais certainement modeste, d'une activité peu génératrice d'impacts et l'effet, en revanche, important des activités « à fort impact » : ainsi, chaque heure d'activité hebdomadaire correspond chez l'homme, en termes d'atténuation du signal, à 3 kg supplémentaires de masse corporelle, tandis que, chez la femme, une activité régulière correspond à un retard de quatre années par rapport à la perte osseuse des femmes inactives. En pratique, toutefois, comme on imagine mal de recommander, en prévention de l'ostéoporose, des activités à fort potentiel d'impact chez des personnes d'un certain âge, il reste, comme unique recommandation universelle, la modération en matière d'avachissement télévisuel.
R. W. Jakes et coll. « British Medical Journal » vol 322, 20 janvier 2001.
Classement des activités physiques de loisir selon leur impact
Pas d'impact :
Natation (compétition ou loisir)
Pêche,
Billard
Jouer d'un instrument de musique
Faible impact :
Course ou VTT
Vélo pour le plaisir
Jardinage (désherbage et taillage)
Exercices de mise en forme
Exercices au sol
Aviron
Equitation
Voile, planche à voile, bateau
Impact modéré
Randonnée en montagne
Marche pour le plaisir
Tonte du gazon
Arrosage du jardin en été
Piochage, pelletage ou taille du bois
Tous types d'exercices aérobiques
Exercices à l'aide de poids
Danse, bowling
Tennis de table
Golf
Cricket
Patin à glace
Sports d'hiver (ski)
Arts martiaux, boxe, lutte
Impact important
Aérobiques vigoureux, step
Course de compétition
Jogging
Tennis ou badminton
Squash
Football, rugby, hockey,
Volley, basket
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