La chirurgie cardiaque chez des nouveau-nés associée à un risque 20 fois plus élevé de perte auditive

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Publié le 16/02/2018
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Crédit photo : S. Toubon

Une étude observationnelle monocentrique, menée à l’hôpital pour enfants de Philadelphie, aux États-Unis, et dont les résultats sont publiés dans le « Journal of Pediatrics », montre que la prévalence de la perte auditive est de 21,6 % chez des enfants opérés pour malformation cardiaque congénitale, alors qu’elle est de 1 % en population générale.

Des facteurs de risque variés

Pour parvenir à ces résultats, les auteurs ont suivi 348 enfants ayant subi une opération pour traiter une maladie cardiaque congénitale et ont évalué chez eux la perte auditive (conductive, neurosensorielle et mixte). Cette étude faisait partie d’une autre plus large, prospective générale sur les résultats neurodéveloppementaux à l’âge de 4 ans, des enfants opérés. Les auteurs ont ainsi constaté que les enfants opérés présentaient, pour 21,6 % d’entre eux (soit 75 enfants), une perte auditive, ces 21,6 % étant divisés en perte conductive (12,4 %), neurosensorielle (6,9 %) et mixte (2,3 %).

Ils ont aussi observé que les facteurs de risque associés étaient la durée gestationnelle inférieure à 37 semaines, la longueur de l’hospitalisation postopératoire, et l’existence d’une anomalie génétique. Les facteurs de prise en charge chirurgicaux modifiables n’étaient, eux, pas associés au surrisque. Par ailleurs, l’existence de cette perte auditive était aussi associée à de moins bons résultats cognitifs, et en termes de langage et d’attention, à l’âge de 4 ans.

Dépistage de la surdité chez les enfants concernés

Les auteurs envisagent plusieurs hypothèses pour expliquer ce lien. Les bruits à haute fréquence présents dans les unités de soins intensifs pourraient intervenir, tout comme la prise de certains médicaments dont les effets secondaires pourraient être la perte auditive. Ils notent toutefois que le nombre d’enfants présentant une perte auditive avant l’intervention chirurgicale n’était pas connu, et que la perte conductive peut être temporaire, quand elle est liée à une infection par exemple.

Les chercheurs recommandent donc chez les enfants concernés une évaluation de l'audition entre 24 et 30 mois, afin de pouvoir mettre en place une prise en charge si nécessaire.


Source : lequotidiendumedecin.fr