D EUX études, réalisées à la fin de septembre par la société Epsy à la demande de la chambre FNAIM Ile-de-France des conseils immobiliers, démontrent en effet que, pour les Franciliens, placements immobiliers et boursiers ne répondent pas aux mêmes objectifs. Ce sont deux placements qu'ils jugent complémentaires et ils n'envisagent pas de sacrifier l'un au profit de l'autre, quelle que soit la conjoncture.
D'après les résultats de cette enquête, pour les épargnants franciliens, le principal avantage d'un placement boursier est la possibilité de se constituer un capital rapidement. La prise de risques inhérente à ce type d'investissement n'est pas niée, surtout par les jeunes. Mais ils l'acceptent, car ils ont compris que c'est le prix à payer pour espérer une rentabilité élevée. L'investissement boursier leur permet donc d'aller vite et de « zapper » pour corriger les erreurs d'investissement.
A l'inverse, l'immobilier leur apparaît comme un placement plus sûr et plus rentable à long terme. Pour 73 % des personnes interrogées, l'immobilier inspire plus confiance que la Bourse. De plus, il apparaît comme plus facilement finançable par des prêts qu'un placement boursier.
Mais, paradoxalement, le placement immobilier est, pour 55 % des personnes interrogées, plus facilement négociable que les valeurs mobilières. Seuls les détenteurs d'un portefeuille titres estiment majoritairement que des actions ou des obligations sont facilement négociables. En revanche, belle unanimité de toutes les personnes interrogées sur la fiscalité : elle semble trop lourde aux détenteurs d'un patrimoine immobilier ou d'un patrimoine boursier. En effet, 60,80 % des personnes interrogées ne sont pas du tout d'accord pour dire que la Bourse permet de placer ses fonds en bénéficiant de conditions fiscales attractives et 57,70 % partagent la même opinion mais, cette fois, pour les placements immobiliers
Les raisons de leurs choix
A en croire les résultats du sondage, on achète sa résidence principale d'abord et avant tout pour ne plus payer de loyer. On trouve cette motivation chez les cadres plus que chez les ouvriers et plus souvent dans les familles composées de plus de cinq personnes que chez les célibataires.
Mais on investit également dans l'immobilier pour se constituer un capital sûr à transmettre à ses enfants. La notion de maison de famille, un temps disparue, réapparaît.
Il est donc normal, compte tenu des raisons invoquées pour expliquer un investissement immobilier, que seulement 2 % des personnes interrogées aient vendu un logement pour investir en Bourse. Il n'y a donc pas eu de transfert de financement de l'immobilier vers la Bourse, comme on l'avait supposé. En revanche, de nombreux investisseurs envisagent de sécuriser leurs gains boursiers en faisant à présent l'acquisition d'un logement.
Les réponses reçues permettent de conclure que, pour les Franciliens interrogés, l'immobilier apparaît comme le meilleur placement sur le long terme alors que le placement boursier est à privilégier sur le court terme. Un résultat assez étonnant quand on sait qu'en réalité, ce sont les actions qui affichent la meilleure rentabilité sur le long terme.
Comment investiriez-vous 700KF d'économies ?
Lors de cette enquête, il a été demandé aux personnes sondées d'imaginer qu'elles disposaient d'une somme d'argent de l'ordre de 700 000F ; comment l'investiraient-elles ? La réponse n'a rien d'original, puisque 64,70 % achèteraient un bien immobilier et investiraient le solde en Bourse. Il faut, de plus, noter que les réponses enregistrées sont les mêmes, que l'on s'adresse aux détenteurs d'un patrimoine boursier ou à des propriétaires immobiliers.
Il faut aussi noter que les retraités n'investiraient cette somme ni en Bourse ni en immobilier. L'enquête ne dit pas quel autre placement ils privilégieraient, mais on peut facilement supposer que ce serait un contrat d'assurance vie.
Actions : encore des réticences
On peut rapprocher les résultats de cette enquête de ceux obtenus par la SOFRES lors du sondage qu'elle a réalisé pour EURONEX-Paris-SA. Les Français interrogés ont reconnu que la Bourse constitue un moyen facile de gagner de l'argent mais, jusqu'à présent, ils n'ont pas acquis de valeurs mobilières par manque de moyens financiers (54 %), par peur du risque lié à ce type de placement (20 %) ou par méconnaissance des mécanismes boursiers (25 %). L'assurance-vie et la gestion collective ont encore de beaux jours à vivre.
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