ANTIQUITES
PAR FRANÇOISE DEFLASSIEUX
T OMBÉ quelques jours avant Noël, ce bilan est encore virtuel, en attendant la comptabilisation exacte de tous les procès-verbaux de décembre. Il traduit la santé florissante du marché de l'art et de l'économie, en général, mais ne permet pas encore à la capitale française de reprendre la première place mondiale qui était jadis la sienne sur la scène internationale.
Paris n'en a pas moins été le théâtre de 250 enchères supérieures au million (30 % de plus que l'an dernier) et de quelques relatifs records mondiaux. Comme un dessin attribué à Bronzino, adjugé 11,750 millions, un bronze de Rembrandt Bugatti à 3,880 MF et un plat d'Iznik du XVIe siècle à 3,660 MF.
Au chapitre médiatique, on retiendra les 9 millions réunis au début de décembre par les souvenirs de Maria Callas.
Le secteur des souvenirs historiques a été particulièrement bien approvisionné. La chaise dorée de Jacob provenant de Marie-Antoinette représente aussi, avec 2,250 MF, un record mondial pour ce menuisier et une petite table de Riesener, ayant également appartenu à la reine, a rejoint les collections de Versailles pour 780 000 F. Préempté également, pour 500 000 F, l'album des aquarelles du prince de Joinville sur la guerre de Sécession américaine. En revanche, le minuscule livre d'heures de Charles VIII, présenté au début de décembre, n'était assorti d'aucune interdiction et a pu s'envoler, pour 2,2 MF, pour les Etats-Unis. Au chapitre des préemptions, il faut aussi ajouter l'album de souvenirs de Marie Terrace, recueil de photos et de dédicaces consacrées à Victor Hugo, et qui vient de rejoindre, pour 1 440 000 F, le musée de la place des Vosges.
Quant à l'enchère française la plus élevée de l'année, elle ne concerne ni un peintre vedette ni un souvenir historique, mais une paire de cabinets, uvres de l'ébéniste Etienne Levasseur dans le goût d'André-Charles Boulle, qui ont été poussés à 25,5 millions de francs lors des grandes ventes de l'étude Tajan à l'hôtel George-V.
Ces bons résultats permettent d'envisager sans trop d'appréhension l'avenir des ventes parisiennes et le profond bouleversement que constitue la prochaine mutation des études traditionnelles en sociétés commerciales de commissaires-priseurs.
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