John Heartfield

Publié le 18/05/2006
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Cimaises

STRASBOURG

Le moins que l’on puisse dire est que John Heartfield (1891-1968) fut un artiste engagé. Le musée de Strasbourg expose une centaine de photomontages politiques de ce créateur allemand, qui s’illustra brillamment dans cette technique. Ces oeuvres furent pour la plupart publiées dans la revue « AIZ » (Die Arbeiter-Illustrierte-Zeitung) entre 1930 et 1938. Acteur du groupe dadaïste de Berlin aux côtés de son frère Wieland Herzfelde et de George Grosz, Heartfield n’eut de cesse de dénoncer l’oppression et la propagande nazie, la prise de pouvoir de Hitler, et de servir la cause révolutionnaire (il adhéra au Parti communiste allemand en 1919). Ces photomontages, très rarement exposés en France, s’inscrivent dans la grande tradition satiriste. Ils ne sont pas seulement l’incarnation de la lutte contre l’oppression ; ils sont aussi remarquables par leur fantaisie, leurs traits mordants et leur esprit de dérision.

Musée d’art moderne et contemporain. 1, place Hans-Jean-Arp, 67000 Strasbourg. Tél. 03.88.23.31.31. Jusqu’au 23 juillet. Catalogue, éditions des Musés de Strasbourg, 160 p., 32 euros.

PARIS

Saint-Gobain (1665-1937) : une entreprise devant l’Histoire

En guise de clôture de son cycle consacré aux grandes entreprises florissantes (les Wendel, les Schneider…), le musée d’Orsay raconte actuellement l’histoire mouvementée et passionnante de l’ancienne Manufacture royale des glaces, Saint-Gobain, depuis la galerie des glaces de Versailles (et ses 357 miroirs) jusqu’à l’éblouissant pavillon Coulon de 1937, en passant par le palais des Illusions en 1900, par le projet pour le palais de Cristal de Saint-Cloud, etc. Témoignages, films, aquarelles, dessins, miroirs, dalles de verre (…) retracent la légende de cette brillante firme industrielle française.

Musée d’Orsay. 1, rue de la Légion-d’Honneur, Paris 7e. Tél. 01.40.49.48.14. Jusqu’au 4 juin.

« Australie : le jeune homme et la mer »

Il faut à tout prix aller découvrir les gravures et les dessins de Dennis Nona, jeune artiste de 33 ans, issu de l’une des deux communautés indigènes d’Australie, né sur l’île tropicale de Badu, dans l’archipel du détroit de Torres, dans le nord du pays. D’abord pour se familiariser avec l’art indigène ou aborigène du continent océanien, peu connu en France ; ensuite parce que les travaux de Nona sont merveilleusement poétiques et que l’artiste réalise un trait d’union original entre la culture de ses ancêtres et l’art contemporain. Ses oeuvres sont peuplées de créatures légendaires, de guerriers farouches, de chasseurs de cannibales, d’épopées de sorciers, de personnages fantastiques, de danses cérémoniales… Son inspiration n’est pas sans évoquer les oeuvres de l’art indigène, créations brutes et de facture primitive, réalisées par des hommes et des femmes venus du désert, et qui s’inspirent de la nature, des mythes, de l’animalité… On pense également à l’art moderne abstrait et aux peintures d’un Paul Klee ou d’un Kandinsky.

Ambassade d’Australie. 4, rue Jean-Rey, Paris 15e. Tél. 01.40.59.33.00. Jusqu’au 7 juin.

> D. T.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7963