D EUX voies thérapeutiques différentes de la maladie de Gilles de la Tourette sont proposées dans le dernier « Neurology », organe du Collège américain de neurologie. La première, par voie générale, utilise le baclofène ; la seconde, in situ, consiste en l'injection de toxine botulique. La première, au terme de deux études, s'est montrée globalement plus efficace, mais moins spécifique des tics.
Dix enfants de 8 à 14 ans ont, sous la houlette de Harvey S. Singer (Baltimore), reçu du baclofène au cours d'une étude croisée contre placebo. Les neuf jeunes patients ayant été suivis jusqu'au terme du travail ont connu une amélioration globale des scores de sévérité de l'affection. Pourtant, les chercheurs se montrent moins optimistes que leurs patients. Si l'anxiété et la tension générales ont bien été réduites, le nombre de tics ne l'a pas été de façon significative. En fait, les patients se sentaient simplement mieux, ce qu'ils ont confirmé. H. Singer explique ce phénomène en rappelant qu'au cours de la maladie de Gilles de la Tourette, outre les tics, existent des troubles du comportement tels que des obsessions-compulsions ou une hyperactivité-déficit de l'attention. Le baclofène est donc profitable à ces enfants plutôt pour ces troubles associés que pour les tics.
38 % de tics en moins par minute
Quant aux injections de toxine botulique dans les muscles concernés chez 18 patients, elles ont bien réduit de 38 % le nombre de tics par minute contre 6 % pour le placebo. L'auteur, Anthony E. Lang (Toronto, Canada), rapporte aussi une réduction du besoin impérieux du tic de 46 %. Cependant, la moitié des sujets se sont plaints d'une faiblesse du muscle injecté, voire d'une fatigue générale. Deux d'entre eux ont décrit des impressions d'impatience et deux autres un tic de substitution. A l'inverse du baclofène, il n'y a eu aucune amélioration globale des scores de la maladie.
« Neurology », 13 mars 2001.
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