Pourquoi cette gigantesque toile d’araignée qui trône sur la scène du théâtre français laisse de côté le spectateur qui n’est jamais pris dans les rets de cette nouvelle mise en scène ? Pourtant les grandes pièces de théâtre échappent au temps et donnent l’illusion d’avoir été écrites hier. Exemple avec cette résistible ascension d’Arturo UI, où cette fusion dans un seul personnage de gangster à la Al Capone et de clown politicien qui se métamorphose en Hitler trouve un évident écho dans notre déliquescence actuelle. Mais la mise en scène de Katharina Thalbach, enfant de la balle du Berliner ensemble, la maison-mère dans les années cinquante et soixante de Bertolt Brecht, comme paralysée par l’héritage n’arrive pas à tisser dans un même canevas tous les fils de la pièce. Tout est dit dans le prologue du spectacle où les acteurs littéralement enlèvent le masque. La fable devient farce. Le spectacle se veut populaire. Mais la pièce qui se revendique héritière des grandes tragédies de Shakespeare à la Richard III perd de sa puissance et de l’effroi qu’elle devrait provoquer. Même pas peur, glisse au final le spectateur. Brillent toutefois dans cette représentation décevante quelques moments de purs joyaux de théâtre comme celui où le grand Michel Vuillermoz en acteur déclassé donne une leçon de comédie à ce Arturo Ui encore bafouillant mais déjà plus inoffensif. Le théâtre révèle là son mystère… et nous donne à imaginer ce qu’aurait pu donner cette (ire)résistible ascension.
La Résistible Ascension d’Arturo UI de Bertolt Brecht, mise en scène de Katharina Thalbach, Comédie-Française, Salle Richelieu. En alternance jusqu’au 30 juin 2017.
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