Ethiopien, Britannique ou Pakistanaise, le prochain patron de l'OMS désigné mardi

Publié le 22/05/2017
Siège de l'OMS à Genève

Siège de l'OMS à Genève

L'Afrique tout entière retient son souffle... L'ex-ministre éthiopien des Affaires étrangères, Tedros Adhanom, 51 ans, soutenu par l'Union Africaine saura demain qui de lui ou de ses deux concurrents sera retenu pour succéder à Margaret Chan le 1er juillet prochain. Chercheur renommé sur le paludisme, cet ancien ministre de la Santé souhaiterait devenir le premier Africain à diriger l'OMS.

Mais -même si on dit ce dernier soutenu par la Chine- la partie n'est pas facile. Parmi les trois postulants finalistes pour devenir Directeur général de l'OMS, le Britannique David Nabarro, l'homme du sérail, est parfois présenté comme le favori. Agé de 67 ans, diplômé de médecine de l'université d'Oxford, il exerce depuis 1999 des fonctions de responsabilité au sein des Nations Unies et de l'OMS.  Il a notamment fait la Une des médias entre août 2014 et décembre 2015 comme Envoyé spécial de l'ONU pour la lutte contre la maladie à virus Ebola.

Enfin, seule femme sur la "short list", la cardiologue pakistanaise Sania Nishtar, 53 ans, travaille depuis 2014 au sein de l'OMS comme coprésidente de la Commission pour mettre fin à l'obésité de l'enfant. En 2015, elle avait été une candidate malheureuse au poste de Haut-Commissaire de l'ONU pour les réfugiés (HCR). Cette fois-ci sera-t-elle la bonne ?

Réponse a priori en fin de journée mardi 23 mai. Les trois finalistes (après l'élimination des autres postulants en janvier, dont le Français Philippe Douste-Blazy) auront en effet chacun un quart d'heure demain matin pour faire une brève déclaration. Puis l'Assemblée mondiale de la santé examinera à huis clos les trois candidatures. Enfin, le vote devrait se dérouler en fin d'après-midi. Pour être élu, la majorité des deux tiers des membres présents est requise au premier tour de scrutin. Un second tour devant être organisé ensuite entre les deux candidats ayant recueilli le plus de suffrages. Là encore, il faudra obtenir les deux tiers des votes pour être retenu. Et ce n'est que lors d'un éventuel troisième tour qu'une élection à la majorité absolue suffira.

L'enjeu est de taille, puisque l'OMS est perçue comme l'une des plus importantes structures de l'ONU avec 4 milliards de dollars de budget et 700 salariés de par le monde. Il s'agit aussi de désigner celui qui sera charger de faire évoluer la machine OMS, et de mener à terme la réforme engagée par Margaret Chan, après les critiques dont elle a été l'objet avec la crise Ebola.

Chan défend son bilan

Mais pour l'heure, la directrice sortante de l'OMS, la Chinoise Margaret Chan, a défendu lundi son bilan après 11 années passées à la tête de cette agence de l'ONU, jugeant en particulier que le monde était "mieux préparé", bien que "pas suffisamment", pour répondre aux épidémies. "Je vous avais promis de travailler sans relâche, c'est ce que j'ai fait", a-t-elle dit.

Elle a notamment mis en avant la création en janvier d'un groupe de travail chargé de mettre en place un nouveau système afin "d'élaborer des vaccins à un coût accessible pour des pathogènes  prioritaires identifiés par l'OMS". "La chronologie du VIH, de la tuberculose, et l'épidémie de paludisme indique des liens directs et existants entre les changements par l'OMS de ses stratégies techniques et les tournants dans la situation de la maladie", a-t-elle également relevé. Par ailleurs, Margaret Chan a aussi salué le travail de l'OMS dans la lutte contre les maladies tropicales négligées, qui permettra dans "avenir très proche", sleon elle, d'en éliminer un grand nombre (éléphantiasis, onchocercose, ...). En outre, a-t-elle relevé, l'OMS a "réussi des percées scientifiques et les a rendues plus démocratiques".

A cet égard, elle a mis en avant le travail réalisé par l'OMS dans la lutte contre le virus Ebola en Afrique de l'Ouest. "L'OMS a réussi à contrôler trois flambées et a donné au monde le premier vaccin de l'Ebola qui confère une protection importante. Ceci s'est produit sous ma supervision et j'en suis personnellement responsable", a-t-elle déclaré. Revenant sur les critiques adressées alors à l'OMS, Margaret Chan a reconnu que "la flambée a pris tout le monde, y compris l'OMS, par surprise".

OMS

Source : lequotidiendumedecin.fr