De notre correspondant
L 'ACADEMIE pédiatrique américaine (AAP) se félicite aujourd'hui des effets de la loi de 1997. Réclamée pendant des décennies par les pédiatres américains, elle a eu pour effet positif de lancer la Food and Drug Administration (FDA) dans une série d'études qui ont abouti à la mise au point de dosages, spécifiques aux enfants, de médicaments déjà sur le marché et, parfois, de créer des spécialités à usage exclusivement pédiatrique.
L'AAP souligne que, aujourd'hui encore, trop d'enfants américains sont soignés avec des médicaments pour lesquels n'existent que des essais cliniques réalisés seulement sur des adultes. C'est quand tous les médicaments auront été testés sur des enfants que les risques seront définitivement écartés. En attendant, les médecins font surtout confiance à leur expérience ou à l'empirisme, en utilisant des médicaments dont ils modulent eux-mêmes le dosage selon l'enfant.
Cependant, l'AAP se satisfait des premiers résultats de la campagne lancée par la FDA, dans le cadre de l'application de loi de 1997.
Un article de cette loi concerne en effet la pédiatrie. Rédigé en accord avec l'AAP, cet article exige des laboratoires phamarceutiques qu'ils créent de nouveaux médicaments pour enfants ou qu'ils adaptent aux enfants les dosages de médicaments déjà sur le marché, en échange d'une prolongation de six mois de la licence d'exploitation de la spécialité.
Selon un rapport que vient de publier la FDA, 332 nouvelles études pédiatriques ont été lancées, dont 58 sont aujourd'hui achevées. En conséquence, des médicaments contre l'asthme, l'HTA et la douleur sont désormais fournis avec un étiquetage qui précise le dosage pour l'enfant. Une étude a montré, par exemple, qu'un sédatif connu avait des effets indésirables pour les enfants victimes d'une maladie cardiaque congénitale ou d'hypertension pulmonaire. Un médicament anti-RGO peut désormais être prescrit à un dosage faible aux nourrissons. Un médicament contre les troubles obsessionnels compulsifs ne peut être prescrit qu'à un dosage inférieur pour les fillettes âgées de huit à onze ans.
Pour procéder à cette vaste remise en ordre de la prescription, les laboratoires ont reçu des compensations financières, mais, selon l'AAP, les économies en termes d'hospitalisations ou de consultations évitées sont incalculables.
Toutefois, la loi n'est en vigueur que jusqu'en janvier 2002. Les pédiatres américains demandent donc que le Congrès la reconduise et en améliore les dispositions.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature