CELA n'aura certes pas été facile, et les généralistes libéraux du Calvados, emmenés par les Drs Antoine Leveneur et Gilles Tonani, auront dû négocier ferme pendant près de trois ans pour arriver à leurs fins. Mais le résultat est là : dans le département du Calvados, l'organisation de la permanence des soins s'est faite sur la base de négociations tous azimuts, et d'accords contractuels entre l'Association départementale de permanence des soins (Adops) et l'ensemble des acteurs sanitaires du département, qu'il s'agisse des CHU et Upatou (Unité de proximité d'accueil de traitement et d'orientation des urgences), du centre 15, du Samu et des Smur (Service mobile de secours et de soins d'urgence), ainsi que de la Ddass (direction départementale de l'Action sanitaire et sociale), de l'ARH (agence régionale de santé) ou de la MRS (mission régionale de santé).
Huit secteurs au lieu de quarante et un.
Sans entrer dans les détails des accords passés, la nouvelle organisation de la permanence des soins du département du Calvados est désormais la suivante : le nouvel arrêté de sectorisation, signé par le préfet au mois de juillet dernier, ramène le nombre total de secteurs du département de 41 à 8, mais surtout, grâce aux accords signés avec les acteurs du secteur hospitalier et avec le Samu, la permanence des soins bascule après minuit sur les urgences hospitalières, qui prennent le relais des libéraux.
Autre conséquence, rappelle Antoine Leveneur : « Depuis le 1er septembre 2005, aucun généraliste du Calvados, hormis SOS-Médecins sur l'agglomération de Caen (SOS-Médecins est membre de l'Adops et pleinement partenaire de la nouvelle organisation) , ne participe à la permanence des soins en seconde partie de nuit, et la fréquence des gardes passe d'une garde tous les quatre ou cinq jours à une garde toutes les sept à huit semaines. »
Il faut dire que les généralistes du Calvados s'étaient donné les moyens de leur projet : plus de 98 % d'entre eux sont membres de l'association départementale de permanence des soins, et le conseil départemental de l'Ordre des médecins a toujours appuyé leur projet.
Mais, surtout, c'est le travail de terrain qui a porté ses fruits. « Avec le Dr Gilles Tonani, précise Antoine Leveneur, nous avons rencontré tous les médecins libéraux du département, ainsi que tous les urgentistes, nous leur avons expliqué notre projet, et c'est la détermination de tous qui nous a permis d'aboutir. » Résultat : non seulement la PDS bascule vers les urgences hospitalières en seconde partie de nuit, non seulement le nombre de secteurs a été divisé par cinq « tout en garantissant une couverture sanitaire à 100 % », mais le montant des astreintes, au lieu d'être versé à chaque médecin, est donné à l'association départementale de PDS qui le reverse ensuite aux médecins.
« C'est un accord gagnant-gagnant, conclut Antoine Leveneur, et les urgentistes hospitaliers l'ont bien compris, car nous leur garantissons la présence d'un effecteur libéral dans chaque secteur jusqu'à minuit ; en contrepartie, aux heures creuses de la nuit, quand les actes de PDS sont très rares, ils prennent le relais. »
Selon le Dr Leveneur, il s'agit du premier projet départemental de PDS effectivement opérationnel.
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