Encore six semaines pour nous faire parvenir vos dossiers de candidature pour « Les grands prix du Généraliste ». En avant-première, nous vous révélons le seul « G d’or » déjà connu. C’est une lauréate et elle se verra remettre son G d’or comme les cinq autres le 18 juin. Emilie Lasserre, 25e aux ECN 2015, première à avoir choisi médecine générale empoche le « Prix spécial du jeune généraliste ».
Son choix n’a pas dû surprendre ses proches, Emilie Lasserre savait depuis un petit moment qu’elle choisirait la médecine générale. Cette Bordelaise de 25 ans a pris la 25e place lors des ECN. Un classement qui lui laissait tous les choix; elle fut donc la mieux classée à choisir la spécialité médecine générale.
« J’ai toujours été attirée par la médecine générale. J’ai hésité un moment avec médecine interne mais au cours d’un stage je me suis aperçue que ce n’était ni le raisonnement, ni la pratique qui me correspondait », confie-t-elle. Un stage de second cycle chez un médecin généraliste à la campagne en Dordogne finira de la convaincre que la médecine générale est, en revanche, faite pour elle. « Ce que j’aime dans la médecine générale, c’est sa variété alors que dans d’autres disciplines les médecins peuvent être ultra-spécialisés. Les généralistes font à la fois du diagnostic, du suivi, on voit toutes les tranches d’âge. Moi, ce qui m’intéressait c’est d’être à la campagne et le généraliste y fait un peu tout : des sutures, des plâtres… Une polyvalence qui me plaît?», explique la jeune femme.
En plus de sa spécialité Emilie Lasserre a choisi de rester à Bordeaux, la ville où elle a fait toutes ses études de médecine, mais, surtout, celle dont elle est originaire et où elle a ses parents et ses amis. Dans son enfance, Emilie n’a pas toujours rêvé de devenir médecin : « Au collège je voulais être prof de maths, puis j’ai voulu devenir médecin pour aider les gens ». Un saut dans l’inconnu mais, heureusement pour la future généraliste, « plus j’avançais dans mes études plus ça me plaisait, j’ai eu de la chance ».
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Un postulat fort
Si la spécialité de médecine générale est celle qui correspond le plus à son caractère et à ses envies, ce choix reste, malgré elle, un postulat fort : « Parmi mes proches tout le monde était au courant et m’a soutenu, mais j’ai eu quelques remarques dans le milieu de gens qui m’ont dit que ça pouvait me fermer des portes ». Même si elle se dit persuadée qu’« on est de plus en plus à choisir la médecine générale de plus en plus tôt », la Girondine reconnaît que la spécialité n’est pas assez mise en valeur dans le cursus des études de médecine : « on a qu’un seul stage en médecine générale, 80 à 90 % de nos études sont tournées vers l’hôpital ».
La faute également à certaines idées reçues : « Les gens pensent que les généralistes sont des médecins qui ne connaissent pas grand-chose en tout, alors qu’en fait ils doivent savoir tout faire. Pour moi ce n’est pas un manque de connaissance qui les caractérise, c’est au contraire plus de connaissances et de pratiques ». La lauréate du Prix spécial du jeune généraliste est donc déjà une bonne avocate de la médecine générale qu’elle a hâte de pratiquer dans le futur. De préférence en groupe : elle est bien de sa génération. Et à la campagne, ce qui montre, s’il en était besoin, que ce mode d’exercice ne rebute pas les jeunes?!
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