En médecine, l’effet placebo est célèbre, mais son inventeur, Emile Coué, l’est beaucoup moins. Et pourtant le personnage vaut la peine d’être connu. Sur ce sujet, un roman bien documenté a paru cet automne : Monsieur Coué et moi écrit par Caroline Charron aux éditions Complicités. Ce pharmacien résidant à Troyes dans l’Aube a arrêté son exercice en 1910 pour accomplir son grand œuvre, à savoir diffuser sa méthode d’autosuggestion, à Nancy. Celle-ci était résumée dans son livre La maîtrise de soi-même par l’autosuggestion consciente. L’action du livre se déroule en janvier 1923. Emile Coué est certes attaqué par les médecins pour exercice illégal de la médecine en France. Mais il est reconnu internationalement, et principalement dans les pays anglo-saxons. Adam Johnson, un jeune journaliste, est chargé par son patron d’un journal de Baltimore d’enquêter et de dépister les failles d’Emile Coué qui arrive à New York par le bateau. Mais les choses ne se passent pas comme prévu. Adam est peu à peu charmé par les prestations incroyables du vieux monsieur qui réussit à guérir un grand nombre de patients. Le grand attrait de sa mission réside aussi surtout dans la rencontre avec Hélène, une jeune femme qui a été guérie par Coué et qui s’occupe de ses déplacements à l’étranger. A la simple question : « Coué est-il un charlatan ? », la réponse est selon l’auteure indéniablement non. En témoignent les sources de financement provenant de donateurs, de la vente de tickets pour assister à ses conférences à l’étranger ou des ventes de son livre. Cette manne lui servait à financer des instituts Coué ou était distribuée à des œuvres caritatives. Par exemple, il a financé une partie de la reconstruction de la cathédrale de Reims, abîmée pendant la Grande Guerre. Par ailleurs, Coué ne se voulait pas faiseur de miracles et invitait les « patients » dans ses consultations, toutes gratuites, à revoir leur médecin. Dans une de ces conversations du roman, il expliquait lui-même que sa méthode a un aspect très pratique que les Anglo-saxons ont su saisir. Nous autres, misérables cartésiens franchouillards, serions passés à côté de ce trésor. Une belle découverte.
Monsieur Coué et moi, Caroline Charron, éditions Complicités l’art de transmettre, 215 pages, 17 euros.
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