ECN : de moins en moins de postes ouverts en médecine générale

Publié le 19/07/2017
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Crédit photo : Garo/Phanie

3 313 contre 3 591 il y a encore cinq ans... Pour les généralistes enseignants, le compte n'y est pas. Alors que l'arrêté fixant le nombre de postes ouverts à l'issue des ECN est paru la semaine dernière, le Syndicat National des Enseignants de Médecine Générale (SNEMG) s'inquiète de la fonte des effectifs de nouveaux internes en médecine générale. En 2012, près d'un poste sur deux était encore attribué à la discipline. En 2017, seuls 40 % des 8 281 postes d'internes seraient occupés par de futurs médecins généralistes. Et encore, si tous trouvent preneurs…

De l'aveu même du SNEMG, cela aurait pu être pire. "Bien que cette diminution ait de quoi surprendre compte tenu des besoins de médecins généralistes au sein des territoires, le SNEMG se réjouit que la création des nouveaux D.E.S n’ait pas diminué la part d’internes orientés vers la médecine générale en deçà de 40 %," souligne le SNEMG. De fait, les nouvelles filières de médecine d'urgence, gériatrie ou allergologie proposent respectivement 460, 200 et 27 postes d'internat cette année. Et il fallait donc faire de la place :" Le gap est extrêmement important cette année, mais la diminution était inévitable avec les nouveaux DES. On jugeait impossible de descendre en dessous de 40% et le ministère nous a entendu. On accpete cette diminution à tître temporaire. Mais maintenant, il faut absolument que cela remonte dans les années qui viennent", insiste le Dr Anas Taha, président du SNEMG.

Dans ce contexte de concurrence accrue entre DES, le SNEMG réclame donc des mesures pour conforter la filière de médecine générale et "éviter une fuite vers d’autres modes d’exercice dont les territoires et la population n’ont pas besoin." Au premier rang desquelles, le passage du DES de 3 à 4 ans, la poursuite de l'augmentation du nombre de chefs de clinique en médecine générale et la poursuite des nominations d'enseignants généralistes.

Les généralistes ne sont pas les seuls à s'inquiéter. Dans un communiqué le syndicat des cardiologues fait part de son "plus vif mécontentement" : 170 postes en cardio cette année pour 208 antérieurement. "Cette baisse est particulièrement préoccupante quand au même moment un nombre important de cardiologues va  partir à la retraite. Dans les cinq ans qui viennent la spécialité va en effet perdre 35 % de ses effectifs, soit le double des nouveaux entrants. Cette  situation créera inévitablement des déserts médicaux cardiologiques qui éloigneront une bonne partie de la population de soins de qualité et de proximité."


Source : lequotidiendumedecin.fr