LE FACTEUR de croissance granulocytaire (ou G-CSF pour « Granulocyte Colony-Stimulating Factor ») pourrait constituer un nouveau traitement de l'accident vasculaire cérébral et de certaines maladies neurodégénératives.
Une équipe de recherche allemande vient, en effet, de démontrer que ce facteur de croissance est capable de franchir la barrière hémato-encéphalique et de limiter le volume de l'infarctus cérébral dans plusieurs modèles animaux de l'AVC. Le G-CSF exercerait son effet bénéfique en inhibant l'apoptose des neurones matures et en activant de multiples voies de survie cellulaire.
Schneider et coll. ont découvert que le facteur de croissance granulocytaire et ses récepteurs sont naturellement exprimés dans les neurones du système nerveux central. Il leur est également apparu que l'ischémie stimule la synthèse de ces protéines. Cela suggère qu'il existe un mécanisme biologique de signalisation de protection autocrine au sein du système nerveux central.
Les chercheurs allemands ont en outre découvert que le G-CSF est exprimé par les cellules souches neurales présentes dans le cerveau des mammifères adultes. In vitro, le facteur de croissance induit leur différenciation de cellules progénitrices en cellules nerveuses matures.
Des améliorations fonctionnelles.
Cette propriété insoupçonnée du G-CSF serait à l'origine d'un bénéfice à long terme de son administration à la suite d'une ischémie cérébrale. Le G-CSF stimulerait la différenciation de cellules progénitrices et permettrait ainsi des améliorations fonctionnelles significatives.
Par ailleurs, les chercheurs ont montré que le G-CSF double la neurogenèse dans l'hippocampe d'animaux non ischémiés. Cette observation suggère que l'administration du facteur de croissance granulocytaire pourrait avoir des effets bénéfiques sur les malades souffrant de diverses pathologies neurodégénératives. En stimulant les mécanismes qui conduisent au remplacement des cellules nerveuse lésées par des neurones fonctionnels issus de progéniteurs non différenciés, le G-CSF pourrait contribuer à l'amélioration de l'état des malades.
En résumé, l'ensemble des résultats obtenus par Schneider et coll. indique que, au sein du système nerveux central, le G-CSF possède une activité doublement bénéfique, qui tout d'abord, s'oppose à la dégénérescence des neurones, notamment à la suite d'un ischémie, et, ensuite, stimule de la neurogenèse.
Le G-CSF est déjà utilisé pour traiter les neutropénies. Schneider et coll. espèrent qu'il pourra bientôt contribuer au traitement des ischémies cérébrales et d'autres maladie neurodégénératives.
« Journal of Clinical Investigation », édition en ligne avancée, juillet 2005
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