La tête dans les étoiles ! Certes, la Dr Anne Sénéquier a bien les pieds sur terre. Pédopsychiatre installée à Paris, c’est aussi une spécialiste des relations internationales, chercheuse à l’Iris, l’Institut des relations internationales et stratégiques. Mais aujourd’hui, l’espace dessine les nouveaux territoires à découvrir. Et fabrique nos rêves. Anne Sénéquier a donc postulé pour devenir astronaute. Mais sa candidature n’a pas été retenue. Cet échec a toutefois fait des heureux, ses quatre enfants dont deux jumeaux. « J’ai toujours rêvé d’avoir des jumeaux. » On ne se lancera pas dans des interprétations psychanalytiques à trois euros six centimes, ce n’est d’ailleurs pas sa tasse de thé. Mais le thème du double éclaire son itinéraire. Jamais se contenter d’une seule activité mais multiplier les expériences. Médecin et syndicaliste lorsque la Dr Anne Sénéquier était interne, puis jeune médecin se lançant dans un master de relations internationales. Au final, ce métissage donne naissance à des concepts imprévus comme la géopolitique des émotions. Et des livres destinés aux enfants qui marient les compétences soulignées par Pascal Boniface : « Elle a un souci constant de la transmission et élargit ce réflexe de mère de famille au grand public. »
Rien pourtant n’était écrit. Originaire du Var, près de Saint-Tropez, ses parents sont agriculteurs, maraîchers. « Ce sont avant tout des bâtisseurs. » La santé n’est toutefois pas absente de la généalogie familiale avec un grand-père pharmacien et une tante religieuse et médecin. Pourtant la jeune écolière avait une vocation bien affirmée, celle de devenir vétérinaire. La classe terminale avec la découverte de la philosophie bouleverse les plans de carrière. Anne Sénéquier s’inscrit donc à la faculté de médecine de Nice. Et c’est un choc culturel pour la jeune Varoise où la compétition, la reproduction sociale l’emportent souvent sur les valeurs. Le choix de la psychiatrie était-il inscrit dans le marbre ? « Dans mon stage de gynéco-obstétrique, j’étais passionnée par la PMA. Mais je me suis vite rendu compte que c’étaient les entretiens menés avec les futurs parents qui me passionnaient. » Anne Sénéquier sera donc psychiatre. Le goût de l’ailleurs, de l’étrange étranger viendra plus tard. « Je pars en Jordanie afin de participer à un programme de chirurgie réparatrice destinée aux gueules cassées des victimes des conflits en Irak, en Syrie. J’assure la prise en charge sur le versant psychiatrique. » C’est la première pierre dans l’engagement humanitaire qui la conduira à MSF et Action contre la faim. « J’étais le référent médical. En fait je les ai saoulés ! Je n’étais pas diplomate. » Anne Sénéquier n’intégrera pas le Quai d’Orsay.
Aujourd’hui dans son cabinet parisien où elle reçoit ses jeunes patients, on y découvre un piano familial et le comptoir hérité du grand-père pharmacien. « Lorsque j’étais à l’école maternelle, je préférais observer les enfants jouer que jouer moi-même. » Déjà la passion de comprendre. Tout serait donc joué avant six ans ?
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