L’homme dont les testicules farcis de tubercules n’ont plus aucune valeur fonctionnelle, n’eut-il plus aucun désir sexuel, tient à garder ses preuves extérieures et palpables d’une puissance sexuelle disparue. M. le Docteur Guelliot, appelé à donner des soins à un malade de 35 ans, qui avait subi une castration unilatérale il y a treize ans et dont l’autre testicule était occupé par une tumeur irrégulière, fluctuante, avec des parties dures, ne consentit à laisser enlever sa tumeur scrotale que sous la promesse formelle de la remplacer par quelque chose. Depuis plusieurs années, ce malade était un véritable eunuque.
Par quoi remplacer le testicule sacrifié ? En Amérique, on a remplacé le testicule par des boules en celluloïd et des balles d’argent. M. le Dr Guelliot ne trouvant dans la ville de Reims que des petites boules de celluloïd à grelot et ne pouvant décemment pourvoir son opéré d’un pseudo-testicule bruyant, se contenta d’un mètre et demi de soie plate bien stérilisée et enroulée en un peloton de la grosseur du pouce. Le testicule enlevé, il introduisit cette masse aseptique dans le scrotum, pratiqua une suture en surjet au catgut pour les parties profondes et au crin de Florence pour la peau.
Les suites de l’opération ont été des plus simples. Trois mois après, l’opéré, très satisfait de cette prothèse testiculaire écrivait : « Depuis l’opération, le volume a diminué et l’épididyme se dégage ». Ce qui veut dire que les contours du peloton de soie deviennent plus nets.
(La Chronique médicale, octobre 1896)
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature