Editorial

Consensus mou

Publié le 21/04/2017
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À quelques heures du premier tour de la présidentielle, bien malin qui pourrait dire qui se qualifiera pour le second tant les sondages semblent serrés. Difficile aussi d’imaginer dans quelle mesure la victoire de l’un des quatre potentiels finalistes changerait vraiment la donne pour le monde de la santé. Tous semblent, à peu de choses près, d’accord sur le constat : pénurie d’offre médicale, trous dans la couverture maladie, approche trop curative. En réponse, la totalité des candidats préconisent une hausse des effectifs médicaux au même titre qu’ils entendent prioriser ceux des policiers et des enseignants.

Le consensus s’étend aussi au modèle français de soins. Autant les différentes écuries s’écharpent sur l’encadrement du marché du travail, autant l’organisation actuelle de la santé rassemble la plupart des compétiteurs. Fillon se veut le champion de l’équilibre des comptes; mais comment, en insistant sur l’importance des libéraux, tout en garantissant le maintien des effectifs soignants à l’hôpital ? Macron promet une révolution de la prévention, sans vraiment remettre en cause les modes d’exercice actuels. Quant à Marine Le Pen, elle a presque normalisé le discours FN sur la santé, même si des obsessions subsistent sur l’accès aux soins des étrangers. Finalement, seul Mélenchon se démarque, plaidant pour un renversement des règles du jeu, dans le sens d’une étatisation accrue du système. Avec, en corollaire, plus de médecins salariés en ville, l’interdiction des dépassements et une omniprésence de la Sécu.

Cet investissement public massif vaut au candidat de la France Insoumise de présenter la facture la plus lourde. Suivi de la leader frontiste qui se fait fort d’offrir un cinquième risque dépendance à tous les Français. Plus prudents sur le plan financier, les autres demeurent aussi plus discrets sur les traitements à administrer au système de soins. Exit les polémiques apparues lors des primaires sur la nécessité de désengager la Sécu du « petit risque » ou sur l’instauration d’un conventionnement sélectif. Cette fin de campagne se termine comme les précédentes sur des engagements convenus sur les droits des assurés et la concertation avec les médecins libéraux. Comme si, sur l’avenir d’un système de soins qui ne va pas si bien, la plupart des compétiteurs hésitaient encore sur la potion à administrer.

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Source : lequotidiendumedecin.fr