La vinorelbine dans le cancer du sein

Chimiothérapie orale : le choix des femmes

Publié le 31/01/2007
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A DE RARES exceptions près, notamment en hématologie, la chimiothérapie a été développée initialement pour être administrée par perfusions intraveineuses. Cependant, ce mode d’administration est contraignant : pose de cathéter, visites régulières et relativement longues à l’hôpital, fatigue, complications secondaires (infection, thrombose, extravasation…).

Outre les effets secondaires de la chimiothérapie les plus souvent cités (nausée, vomissement, alopécie…), d’autres effets plus psychologiques sont souvent ressentis négativement par les patients.

Le fait de penser au traitement à venir, le temps que prend le déplacement à l’hôpital, la durée de la perfusion (trente minutes à plusieurs heures en fonction des protocoles thérapeutiques), les conséquences sur la vie professionnelle et familiale sont autant d’éléments qui donnent aux patients l’impression de subir le traitement de chimiothérapie.

Efficacité comparable aux formes intraveineuses.

Conscients de ces problèmes, les chercheurs ont développé des chimiothérapies capables de se prendre par voie orale. Leurs caractéristiques pharmacocinétiques répondent aux critères nécessaires à l’assurance d’une efficacité comparable aux formes intraveineuses.

L’arrivée de nouveaux agents oraux ayant une biodisponibilité reproductible de faible variabilité inter- et intrapatient, a fait reconsidérer la place de ces chimiothérapies orales dans le traitement anticancéreux. En effet, leur efficacité a été reconnue au même titre que les chimiothérapies intraveineuses et a permis l’obtention d’autorisations de mise sur le marché avec un nouveau Asmr (amélioration du service médical rendu) de niveau II, correspondant à une amélioration importante de l’efficacité thérapeutique et/ou de la réduction des effets indésirables et/ou de l’amélioration du mode de vie.

La mise sur le marché des chimiothérapies orales répond aux attentes des femmes, comme le montrent les résultats de l’enquête BVA menée auprès de 3 226 femmes âgées de 18 ans et plus représentatives de la population française. Sept pour cent ont déclaré souffrir ou avoir souffert d’un cancer, dont près de la moitié (44 %) d’un cancer du sein.

Pour la plupart des femmes (atteintes ou non d’un cancer), se faire soigner à domicile présente des avantages essentiellement pour des raisons affectives (rester auprès de ses proches) et des aspects pratiques (faciliter la vie, éviter les déplacements entre le domicile et le lieu de soins). En ce qui concerne le mode d’administration, 53 % des femmes préfèrent que le traitement soit administré par voie orale.

En pratique, ce traitement est réservé à certains cancers du sein (cancers du sein localement avancés ou métastatiques chez des femmes qui ont déjà reçu une première chimiothérapie ou présenté des échecs de chimiothérapie). Il peut être proposé soit seul, soit en relais des chimiothérapies classiques, soit en association avec celles-ci.

Réservé aux spécialistes.

Outre l’évolution importante apportée par les formes orales de chimiothérapie anticancéreuse sur le confort, elles contribuent également à un changement significatif de proximité pour la malade.

En effet, depuis la parution du décret n° 2004-456 du 15 juin 2004, les chimiothérapies orales sont disponibles dans les pharmacies d’officine, car elles sont sorties de la réserve hospitalière, comme c’est le cas pour la vinorelbine orale (Navelbine) capsules molles 20 et 30 mg). La prescription reste toutefois réservée aux spécialistes en oncologie ou en hématologie ou aux médecins compétents en cancérologie.

Elle reste également soumise à prescription hospitalière et nécessite une surveillance particulière pendant le traitement, comme avec une chimiothérapie classique.

Afin d’optimiser la prise en charge globale du traitement, des livrets patients ont été mis en place constituant un lien indispensable avec l’équipe soignante. Le patient y trouvera l’information nécessaire au bon déroulé de son traitement et pourra y noter les éventuels effets secondaires pour un meilleur suivi lors de ses visites de contrôle.

Conférence de presse organisée par Pierre Fabre Oncologie.

> Dr MICHELINE FOURCADE

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8096