En cette fin de saison, l'heure n'est pas à la célébration de l'été mais plutôt au rappel des heures sombres, Comme si les horreurs de la Seconde Guerre mondiale loin d'appartenir à un passé révolu doivent encore et toujours nous habiter pour ne plus se reproduire. L'engagement de Jan Karski par exemple au sortir du ghetto de Varsovie pour annoncer au monde l'extermination en cours, demander de l'aide et le silence assourdissant qui s'en suivit n'a pas fini de nous poursuivre. Plus jamais cela, ont entonné les bonnes âmes après 1945 qui plus tard n'ont pas davantage entendu les cris des autres génocides et crimes de masses. Arthur Nauzyciel en a donné récemment une lecture engagée perturbante, mais jamais militante. Le théâtre avant d'être une arme de combat se doit d'être abord une oeuvre d'art.
Thomas Jolly avec son Radeau de la méduse sort de l'oubli une pièce de Georg Kaiser, compagnon de route de Brecht qui a fini dans la misère. Cette histoire qui raconte le naufrage puis la survie de 13 enfants, abandonnés après avoir été attaqués par un missile, est lourde de symboles. Une communauté qu'elle soit composése d'enfants ou d'adultes répond aux mêmes lois. La solidarité au début affirmée avec force laisse rapidement la place au bouc émissaire, surtout s'il est faible. Le bien n'est qu'un vernis social. Le mal rode, y compris chez des jeunes âmes. L'argument permet à des jeunes comédiens de vivre leur première expérience professionnelle. Aussi même si le texte a d’évidentes faiblesses, il permet à une nouvelle génération d'acteurs de faire ses premiers pas. Faute d'été, c'est au moins le printemps, celui des comédiens….
Le radeau de la méduse de Goerg Kaiser, mise en scène de Thomas Jolly, Odéon-théâtre de l'Europe, jusqu'au 30 juin.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature