L'acteur Reda Kateb a reçu vendredi soir le César du "meilleur second rôle" pour son interprétation dans "Hippocrate" du Dr Thomas Lilti, succès inattendu de 2014, qui a été vu l’an passé par près de 950.000 spectateurs. Le film du généraliste et cinéaste - qui en tourne un autre actuellement sur un médecin de campagne- était nommé dans 6 autres catégories : "meilleur film", "meilleur réalisateur", "meilleur acteur", "meilleur second rôle féminin", "meilleur scénario" et "meilleur montage". Mais, face à "Timbuktu" d'Abderrahmane Sissako, à "Yves Saint Laurent" de Jalil Lespert, aux "Combattants de Thomas Cailley, ou à "La Famille Bélier" d'Eric Lartigau, la compétition était très relevée. Et Reda Kateb a donc eu le seul César remporté par "Hippocrate" au cours d'une 40e Cérémonie des Césars qui a plusieurs reprises a mis les projecteurs sur les populations ("Timbuktu"), les auteurs (Abderrahmane Sissako), les acteurs (Reda Kateb) et les artistes (Yves Saint Laurent) originaires d'Afrique du Nord.
Ce fils d’un acteur algérien émigré en France et d’une infirmière tchèque tient dans le film le rôle d’un médecin étranger FFI qui joue les bouches trous dans un service de médecine interne... avec l’abnégation et la compétence d’un sans grade plus ou moins bien intégré dans le monde un peu clos des internes. Quoique "second rôle", son personnage est omniprésent dans le film, où il illustre ce regard critique de Thomas Lilti sur le système hospitalier français. En recevant son prix, l’acteur a d’ailleurs souligné l’importance des seconds rôles dans le cinéma : "j’aime beaucoup les seconds rôles !"
Après avoir remercié à la réception de son trophée, son "cher confrère" Vincent Lacoste, il a expliqué en marge de la cérémonie comment il s’était préparé : "J'avais très envie de jouer ce rôle de médecin (...) On n'a pas joué au docteur à l'instinct. On s'est fait passer pour des stagiaires auprès de patients pour comprendre ce pacte de confiance qui existe entre les malades et les médecins". Et de donner sa version du film : "On a absolument besoin d'être en confiance pour jouer. "Hippocrate" parle de la France qui sait accueillir. Ce n'est pas un film brulot, pas pour dénoncer mais rendre hommage à tous ceux qui contribuent à sa richesse".
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