Les contes de fée dans l’enfance sont comme une traversée en forêt. On a peur, tremblant, assailli par les bruits et les ombres toujours dangereuses par définition. C’est aussi à la manière d’un rêve qui serait éveillé et donc plus terrifiant encore. Comment reprendre ce matériau, l’adapter au monde d’aujourd’hui alors que les fées ont déserté le monde pour des raisons obscures remplacées le plus souvent par des psychanalystes ? Il suffit de poser un fil tendu entre réel et imaginaire, langage et verbe le plus moderne ou le plus crû à une poésie distillée par les sons et lumières. Un vent un peu fort, une faute de goût, un rien et tout s’écroule. Ce Cendrillon, imaginé, (rêvé ?) par Joël Pommerat échappe par magie bien sûr à tous ces dangers. Cette Sandra, Sandrine ou cendrier, une ado d’aujourd’hui, serait donc un avatar de Cendrillon. Maso, elle accepte toutes les humiliations. Sa mère est morte. Elle doit bien être un peu coupable de cette disparition. Quant au prince, c’est une sorte d’autiste qui se réfugie dans son monde. On ne lui a toujours pas dit que sa mère est morte. Ces deux-là vont-ils se rencontrer ? Joël Pommerat réussit là un petit miracle. Loin de Disney, plus proche de Robert Wilson, il métamorphose une histoire d’enfant en contre cruel et triste. Un très beau spectacle où les enfants sont pris pour des grands et les grands invités à revisiter leur enfance.
Théâtre de la Porte Saint-Martin, jusqu’au 6 août 2010. A noter, des tarifs abordables pour un théâtre privé de 20 à 40 euros.
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