Après la découverte en 1882 du microbe responsable de la tuberculose – Mycobacterium tuberculosis – par Robert Koch qui donna son nom au bacille, plusieurs générations de chercheurs s’évertuèrent à trouver un vaccin contre la tuberculose.
En 1906, le bactériologiste Albert Calmette et son assistant, Camille Guérin, vétérinaire et immunologiste, réussirent à prouver que l’immunité contre la tuberculose était liée à des bacilles tuberculeux vivant dans le sang.
Des bacilles tuberculeux bovins sur des pommes de terre glycérinées
Pour arriver à cette conclusion, ils avaient étudié les différents milieux de développement de la bactérie. Certains de ces milieux produisant des souches moins virulentes, ils se demandèrent s'ils ne pouvaient pas créer une variante suffisamment inoffensive pour être utilisée comme virus. Voulant vérifier si en plus de la voie respiratoire, la tuberculose pouvait se transmettre par voie digestive, les deux savants se mirent à partir de 1908 à faire pousser des bacilles tuberculeux bovins sur des pommes de terre glycérinées et réussirent ainsi à produire artificiellement, au fil des ans, des souches de bacilles de moins en moins virulentes en les transférant dans des cultures successives.
Calmette et Guérin avaient envisagé dès 1913 de faire des essais de leur vaccin atténué sur le bétail, mais la Première Guerre mondiale les obligea à reporter leur expérience. Guerre qui ne les empêcha pas de multiplier les cultures malgré la pénurie en pommes de terre et la difficulté de trouver de la bile de bœuf dans les abattoirs. Leur persévérance finit finalement par payer en 1921 quand ils parvinrent enfin à la découverte du BCG, le vaccin qui porte leur nom : Bacille Calmette Guérin.
Adopté rapidement par la Société des Nations, le BCG ne verra son utilisation vraiment répandue qu’après la Seconde Guerre mondiale.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature