La varénicline et le bupropion ne semblent associés à aucun sur-risque d'événements neuropsychiatriques, selon une étude du Lancet. Alors que ces médicaments avaient été suspectés de favoriser la survenue de troubles psychiatriques et d’augmenter le risque de convulsion (pour le bupropion), l’essai mené par R. M. Anthenelli et al. est plutôt rassurant.
Initié sur requête de la Food and Drug Administration (FDA), cet essai a inclus plus de 8 000 fumeurs de 18 à 75 ans désirant arrêter de fumer. La moitié d'entre eux souffraient (ou avaient des antécédents) d’affections psychiatriques stabilisées (troubles de l’humeur, anxiété, psychose ou personnalité borderline) et 25 % prenaient des psychotropes. Ces sujets ont été randomisés pour recevoir soit un placebo, soit du bupropion soit de la varénicline soit un patch nicotinique pendant 12 semaines, puis ont été suivis pendant 12 semaines.
Pas plus d’événements neuropsychiatriques
Au terme du suivi, aucune augmentation significative des événements neuropsychiatriques n'a été observée. Pour les patients ayant déjà présenté des troubles neuropsychiatriques, les auteurs rapportent, en revanche, une augmentation du risque d’effets secondaires de ce type pendant le sevrage mais sans différence entre les traitements (6,5 % sous varénicline ; 6,7 % sous bupropion ; 5,2 % timbre de nicotine ; 4,9 % pour le placebo).
« Notre étude fournit une preuve supplémentaire de l'innocuité de ces médicaments chez les fumeurs souffrant de troubles psychiatriques, analyse le Pr Anthenelli. Nous montrons aussi, pour la première fois, que l'efficacité des médicaments est similaire pour les fumeurs avec ou sans troubles psychiatriques. La petite augmentation de l'incidence des effets neuropsychiatriques indésirables chez les personnes souffrant de troubles psychiatriques stables, quel que soit le traitement, doit être mise en balance avec les risques sanitaires importants connus du tabagisme. »
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