Portant sur 201 921 foyers d'habitation dont 18 165 en France, l'enquête « Confronting COPD » (COPD = BPCO en anglais) fournit des données importantes et nouvelles sur une maladie en passe de devenir la troisième cause de mortalité dans le monde industrialisé en 2020, juste après les pathologies cardio-vasculaires ischémiques et les maladies neuro-vasculaires (Christopher J. L. Murray, « Lancet » 1997).
D'après cette étude, la BPCO reste sous-diagnostiquée : seulement la moitié des patients rapportent un diagnostic connu de bronchite chronique, 17 % un diagnostic d'emphysème, 16 % seulement un diagnostic de BPCO et 17 % des patients présentent des symptômes caractéristiques de bronchite chronique, sans diagnostic porté.
Les femmes aussi
Contrairement aux idées reçues, cette maladie n'est réservée ni aux personnes âgées, ni aux hommes. En effet, comme le montre cette enquête internationale, cette affection atteint aussi les femmes (30 %) et n'est pas réservée aux sujets âgés : 60 % des patients ont moins de 65 ans, 34 % moins de 55 ans, 52 % se qualifient de retraités et 24 % occupent un emploi à temps plein. La bronchite chronique non diagnostiquée est plus fréquente chez les plus jeunes et chez les femmes, témoignant de la moindre propension à rechercher ces pathologies dans ces populations.
Par ailleurs, cette étude montre un impact important sur la qualité de vie mais une perception du handicap en sous-décalage par rapport à la réalité. En effet, interrogés sur l'année précédente, et plus particulièrement sur les trois mois consécutifs les plus défavorables, 30 % des patients ont dit avoir été réveillés la nuit par la toux, l'expectoration ou la dyspnée.
Essoufflement pour des gestes quotidiens
Pour plus de la moitié des patients, l'essoufflement apparaît à la montée d'un étage. Pour un patient sur quatre, s'habiller, se lever ou effectuer de petits travaux ménagers est source d'essoufflement. Pour 17 %, l'essoufflement apparaît après quelques minutes de marche, pour 19 % en parlant. Pour 8 %, cet essoufflement est trop sévère pour s'éloigner du domicile et, pour 11 %, il est même présent au repos. Enfin, 22 % des patients ont été hospitalisés pendant au moins 24 heures, une fois dans l'année, en raison de leur maladie.
Les patients minimisent leurs symptômes
Globalement, un patient sur trois estime son handicap léger ; pour près de la moitié il est modéré, y compris chez les patients les plus essoufflés. Les patients minimisent leurs symptômes, alors que ce handicap limite leurs activités tant professionnelles que sociales, de loisirs ou familiales. La limitation de l'activité professionnelle (17 %) est plus marquée chez les femmes (20 %). L'activité sportive et de loisirs est perturbée pour la moitié des patients. Un patient sur deux est gêné par sa toux quand elle survient en public. Une des attentes majeures est la qualité du sommeil : 100 % des patients voudraient dormir une nuit complète.
Ainsi, cette enquête a permis de pointer le sous-diagnostic de la BPCO en France, la détérioration de la qualité de vie qui en résulte et la résignation de patients qui souffrent inutilement en minimisant leur handicap. Elle incite, au plan de la santé publique, à élever la BPCO au rang des autres pathologies qui présentent une mortalité élevée en France.
Symposium GlaxoSmithKline organisé dans le cadre du Congrès de pneumologie en langue française (Nice) et auquel participaient le Dr D. Piperno (Lyon) et les Prs P. Devillier (Reims) et A.-B. Tonnel (Lille).
L'impact du salmétérol
Maladie multifactorielle, la BPCO voit ses mécanismes mis en uvre de mieux en mieux décrits. Les recommandations internationales GOLD ont confirmé la place des bêta-2 agonistes de longue durée d'action dans la prise en charge de la composante obstructive de la BPCO. De nouvelles données soulignent l'intérêt du salmétérol (Serevent) dans le traitement symptomatique continu des broncho-pneumopathies obstructives réversibles. En effet, par son mécanisme d'action, le salmétérol permet de lever l'obstruction bronchique grâce à son action bronchodilatatrice efficace, prolongée et maintenue dans le temps. Cette efficacité est confirmée par les résultats de l'étude Knobil et coll. menée sur 709 patients et démontrant à six mois le maintien de l'amélioration du VEMS 2 heures et 12 heures suivant la prise. L'étude de O'Donnell et coll. a démontré l'efficacité du salmétérol sur la réduction de la distension pulmonaire, permettant ainsi une meilleure tolérance à l'exercice et une réduction significative de la dyspnée induite par l'effort. Enfin, l'impact du salmétérol sur la qualité de vie des patients a été évalué chez 634 patients sur une durée d'un an dans le cadre de l'étude de Stockley et coll. Le score évalué par le questionnaire Saint-Georges a été significativement réduit par rapport au placebo de 6,6, correspondant à une amélioration cliniquement significative de la qualité de vie des patients. Dans cette pathologie, l'amélioration des symptômes et de la qualité de vie est un objectif majeur pour le médecin et le patient.
Ces nouvelles données confirment l'apport du traitement bronchodilatateur par le salmétérol qui permet ainsi de réduire l'importance des symptômes et de la dyspnée le jour comme la nuit, diminuer le recours aux bêta-2 inhalés de courte durée d'action, d'améliorer significativement la tolérance à l'exercice.
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