De notre correspondant
P EUT-ON imaginer un espace de débats contradictoires sur les organismes génétiquement modifiés (OGM), le clonage humain à des fins thérapeutiques et les problèmes sanitaires ou éthiques que soulève l'industrialisation croissante de l'alimentation ?
Cet espace permettra-t-il d'étudier la revendication de « partage du progrès » et des avancées thérapeutiques entre pays riches et pays en développement, par exemple en matière de médicaments ? De rassurer ceux qu'inquiète la fracture grandissante Nord-Sud, favorables à un rééquilibrage des ressources ? Et contribuer à apaiser l'inquiétude des populations face à la montée des risques environnementaux, réels ou fantasmés, liés aux biotechnologies ?
Ces questions sont au cur de la deuxième édition de Biovision, « le » colloque mondial sur les biotechnologies, qui réunira à Lyon, du 8 au 11 février, un millier de scientifiques, chercheurs, patrons de multinationales, dirigeants politiques et membres d'associations.
Plusieurs prix Nobel
Entre la séance inaugurale en présence du président de la République, Jacques Chirac, et la matinée de clôture avec Raymond Barre, Laurent Fabius, et le président brésilien Henrique Cardoso, sessions plénières, tables rondes, conférences, sessions parallèles et dîners-conférences avec invités triés sur le volet, vont se succéder.
Impossible de citer tous les noms, mais la fine fleur de la recherche mondiale des sciences du vivant, dont plusieurs prix Nobel, sera présente pour bavarder, par micros interposés, avec les patrons des principaux groupes mondiaux de biotechnologies, au premier rang desquels les Américains.
La première édition de Biovision, au printemps 1999, avait remporté un succès mitigé : outre des sessions interdites aux journalistes, ce qui fait mauvais genre lorsqu'on affiche une « forte volonté de transparence dans les débats », ce coup d'essai avait eu lieu en pleine polémique sur les OGM. Son image avait en outre été ternie par des manifestations d'écologistes qui protestaient contre la faible présence des représentants de la société civile au sein du colloque.
Financé pour moitié par l'industrie (l'autre moitié est assurée par les collectivités locales, ville de Lyon, département et région), Biovision se donne trois jours avec cette deuxième édition pour prouver, y compris aux contribuables rhônalpins, son utilité sociale et intellectuelle. Un défi pour une manifestation qui se veut le théâtre où « le fil du dialogue entre industriels des biotechnologies et populations pourrait se renouer ».
* Renseignements au 04.78.92.70.10.
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