Nouvelles techniques

Bientôt en pratique

Publié le 17/10/2013
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Crédit photo : BSIP

« La radiologie est à l’aube d’une nouvelle ère. Au cours des prochaines années, de nouvelles techniques d’imagerie vont prendre une place de plus en plus importante dans l’exercice, grâce à des logiciels d’ores et déjà développés par les industriels », explique le Dr Myriam Edjlali, neuroradiologue à l’hôpital Sainte-Anne à Paris. Un forum sera consacré à ce sujet le 21 octobre lors des JFR.

Les objectifs liés à l’usage de ces nouvelles techniques sont variés : un diagnostic plus précoce des lésions ; une nouvelle caractérisation des lésions en particulier pour les pathologies oncologiques ; la détermination de leurs marqueurs pronostiques ; la possibilité d’évaluer de manière beaucoup plus fine la réponse au traitement ; un ciblage individuel des thérapeutiques potentielles.

Cinq grands outils.

•La diffusion a constitué une des premières révolutions de l’imagerie dans les années 80 et 90. « Aujourd’hui, on va franchir une nouvelle étape pour les AVC ischémiques en phase aiguë. L’IRM par diffusion permet de faire un diagnostic précoce et surtout de dater un événement ischémique. C’est un élément essentiel pour la décision thérapeutique. Il est en effet désormais possible de fibrinolyser des patients qui présentent un AVC au réveil si les critères d’imagerie sont favorables », indique le Dr Edjlali.

• La perfusion.« Il s’agit d’une technique en plein essor avec le développement, actuellement, de nombreux logiciels applicables en échographie de contraste, scanner et IRM », souligne le Dr Edjlali. Elle fera l’objet d’un focus particulier lors du Forum des techniques avancées.

• La spectroscopie par résonance magnétique« va permettre une analyse métabolique dans le but d’aller plus finement sur la caractérisation des tumeurs », rappelle le Dr Edjlali.

• L’élastographie ultra-sonore et IRM« technique reconnue comme pertinente pour la caractérisation tissulaire. Son but est de produire une cartographie relative à l’élasticité des tissus examinés », note-t-elle.

• L’imagerie de flux par IRM 4-D de flux. C’est une imagerie récente et très prometteuse pour l’étude des pathologies vasculaires. Elle permet de déterminer in vivo les caractéristiques de l’écoulement des flux sanguins au sein des pathologies vasculaires (anévrisme, dissection…). « L’objectif est de déterminer des critères pronostiques des risques de rupture pour permettre de traiter les patients présentant un risque avéré », explique le Dr Edjlali.

Accès et information.

L’arrivée de ces nouvelles techniques va entraîner un certain nombre de conséquences. « Un enjeu important sera d’abord de garantir un accès égal des patients à ces outils sur l’ensemble du territoire, prévient le Dr Edjlali. Cela va aussi nous obliger à réfléchir à l’information délivrée au patient. À l’avenir, elle va comporter une certaine part de probabilité liée à l’usage de ces nouvelles techniques, qui peut être porteuse d’angoisse pour certains. C’est une question complexe sur laquelle s’est penché le Comité national d’éthique. Selon lui, une vigilance s’impose dans ce domaine. Pour le Comité, en effet, le risque serait de croire qu’une technique d’imagerie nouvelle est porteuse d’une certitude absolue ».

Entretien avec le Dr Myriam Edjlali, neuroradiologue à l’hôpital Sainte-Anne à Paris.

 Antoine DALAT

Source : Bilan spécialistes