L E contrôle de l'environnement constitue l'un des compléments de l'ordonnance du patient asthmatique. Diminuer l'exposition au risque allergénique est indispensable, notamment en cas d'asthme allergique. « En ce qui concerne l'éviction des allergènes, des acariens, des méthodes sont applicables immédiatement », a expliqué le Pr Frédéric de Blay (hôpital Lyautey, Strasbourg). Les procédures concernent surtout la chambre à coucher. Les méthodes d'éviction seront guidées par l'Acarex®-test et conseillées par un technicien : utilisation d'une housse anti-acariens, d'un sommier à lattes. En ce qui concerne les tapis et les moquettes : si l'Acarex®-test est négatif, il ne faut rien faire ; si l'Acarex®-test est positif (+), on utilise un acaricide ; s'il est positif (+++), il faut enlever les tapis et moquettes. Chez l'enfant, il faut éviter les facteurs irritants (tabac) pour les voies respiratoires, anticiper les situations à risque, voire pratiquer une vaccination antigrippale dans certains cas.
Responsabiliser l'enfant
Il est indispensable d'informer et d'éduquer le patient asthmatique sur sa maladie et son traitement, qu'il s'agisse d'un adulte ou d'un enfant. Quand il s'agit d'un enfant, sa famille sera également informée et éduquée ; mais il faut avant tout le responsabiliser. Le Pr Christophe Leroyer (hôpital La Cavale Blanche, Brest) a rappelé que « la démarche éducative est une priorité de l'OMS ». En outre, l'asthmatique est un patient peu ou mal observant. Tout traitement doit donc impérativement inclure l'éducation du patient ; l'objectif étant d'obtenir une autogestion de l'asthme par le patient, c'est-à-dire l'acquisition de connaissances pour un meilleur contrôle de la maladie. Les informations doivent donc être ciblées et répétées. Améliorer la qualité de vie permet d'obtenir une meilleure adhérence au traitement.
La surveillance du patient asthmatique, enfant ou adulte, comporte essentiellement une surveillance de sa fonction respiratoire. « La mesure du souffle est un élément essentiel de la surveillance de l'asthmatique, en raison du décalage qui existe entre la perception de la dyspnée par le patient et la sévérité de l'asthme, d'une part, entre les données auscultatoires et les explorations fonctionnelles respiratoires (EFR), d'autre part », a souligné le Pr André-Bernard Tonnel (hôpital Calmette, Lille). Ainsi, les sibilants n'apparaissent que lorsque la chute du VEMS est > 20-25 %.
Le débitmètre de pointe est une technique simple et utile, qui a sa place dans l'autogestion de l'asthme, si celui-ci est stable. Chez l'enfant, il est nécessaire de cibler la population capable de l'utiliser ; mais il sera interdit en cas de crise grave. En cas de traitement de fond, il est systématique chez l'enfant âgé de 6-8 ans. Quant à la surveillance par les EFR, qui permettent de contrôler l'efficacité thérapeutique, elle est fonction de la sévérité de l'asthme. Enfin, on surveillera systématiquement la croissance de l'enfant.
Le traitement de fond
Le traitement de base d'un asthmatique comprend le traitement de la crise et le traitement de fond. La crise sera traitée par un bêta-2-mimétique à courte durée d'action, à la demande (spray-doseur, nébulisation...). Le traitement de fond qui permet de contrôler l'asthme comporte principalement des anti-inflammatoires (corticostéroïdes inhalés ou par voie orale, antileucotriènes tel Singulair® per os) et des bêta-2-mimétiques à longue durée d'action. « Chez l'enfant, le traitement doit être le plus simple possible, a précisé le Dr Brigitte Fauroux (hôpital Armand-Trousseau, Paris), et sera adapté en fonction de l'évolution de l'asthme. » Il faut choisir le mode d'administration le plus approprié. En cas de crises peu fréquentes, un bêta-2-mimétique à courte durée d'action sera prescrit à la demande. Lorsque la crise est hebdomadaire et que la fonction respiratoire de base est perturbée, on associera un corticostéroïde inhalé matin et soir (< 500 mg de bétaméthasone). En l'absence de contrôle, on ajoutera un DCI Singulair® à raison d'un comprimé par jour ou un bêta-2-mimétique à longue durée d'action. Si l'asthme n'est toujours pas contrôlé, on augmentera la posologie du corticostéroïde inhalé ; et dès obtention du contrôle, on diminuera par palier-seuil de 500 mg de bétaméthasone. Enfin, il faut savoir anticiper les situations à risque et donc augmenter la posologie du traitement de fond dans certaines circonstances (vacances, émotions, stress, contact allergénique, etc.). L'enfant doit pouvoir mener une vie normale avec un traitement adapté et réévalué de manière individuelle.
Journée d'amphi de pneumologie parrainée par les Laboratoires MSD-Chibret.
Asthme allergique aux poils de chat
Trente pour cent des asthmatiques sensibles aux poils de chat possèdent un chat.
Vingt pour cent acceptent de se séparer de leur chat.
Cinquante pour cent des parents nient le lien qui existe entre la maladie asthmatique de leur enfant et la présence du chat à la maison.
Laver le chat (si on arrive à le faire !) entraîne une diminution de la concentration en allergènes.
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