Allemagne : les assurés sociaux ne pourront plus choisir leur caisse maladie

Publié le 11/04/2001
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L E gouvernement allemand a décidé de geler, pour un an au moins, le droit accordé depuis 1996 aux assurés sociaux de changer de caisse d'assurance-maladie. Les pouvoirs publics ont pris cette décision en raison des déséquilibres croissants observés entre les caisses les moins chères, qui n'acceptent que les assurés les plus jeunes ou les plus « rentables , et les caisses dites « générales », qui doivent, elles, assurer sans condition toutes les personnes qui s'y présentent et qui ne peuvent résilier les contrats de leurs affiliés.

Attirés par des cotisations plus avantageuses, plusieurs millions d'assurés ont quitté les caisses générales au profit de caisses privées ou corporatives, mais le phénomène n'a fait qu'accroître les différences de cotisation entre ces caisses et les autres. Dorénavant, les caisses devront appliquer un taux minimal de cotisation salariale fixé à 12,5 %, alors que, dans le système précédent, les caisses les moins chères demandaient 11 % ou moins, les caisses « générales » ayant dû, elles, augmenter leur taux de cotisation jusqu'à 13,5 % ou plus, pour faire face à la diminution du nombre de leurs assurés et à l'accroissement de leurs charges financières au profit des affiliés les plus âgés, qui ne pouvaient, eux, bénéficier des caisses privées.

L'inquiétude des médecins

Les médecins s'étaient aussi fréquemment élevés, ces derniers mois, contre la politique des caisses « bon marché » qui, pour diminuer leurs dépenses, limitaient aussi le montant des remboursements d'honoraires médicaux consentis à leurs assurés.
Dans l'immédiat, trois millions d'Allemands affiliés au sein des caisses les moins chères verront leurs cotisations augmenter dans les prochains mois. Le gouvernement mise parallèlement sur une baisse des cotisations des caisses générales. Il affectera une partie des hausses de cotisations perçues par les caisses privées et corporatives au financement de programmes de soins pour malades chroniques.

De notre correspondant Denis DURAND DE BOUSINGEN

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6897